Après une longue journée de travail, c'était avec joie que je rentrais enfin chez moi, posant mes fesses sur mon canapé tout en défaisant la cravate de mon costume de travail. Je retirai mes chaussures en cuirs, me demandant encore comment les humains faisaient pour supporter d'avoir ça au pied. La première fois que j'avais chaussé des baskets, j'avais cru que mes pieds avaient été coincé dans des algues. C'était à un peu près la même sensation. C'était comme tout cela dit, on était bien obligé de s'y plier pour paraître normal. Ma queue de sirène me manquait ceci dit, pouvoir nager librement sans qu'un humain nous surprenne. Je vivais seul alors je pouvais toujours en profiter de ma baignoire mais ce n'était pas la même chose. Difficile de faire un 100 mètres là dedans...

Min Ki j'ai faim

Ah c'est vrai j'avais oublié de nourrir Wemo ce matin, car j'étais parti rapidement. Quand on aimait faire la grasse matinée c'était difficile de se lever tôt. Je me trainais donc jusqu'au bocal où mon poisson clown tournait en rond d'impatience. J'attrapais sa nourriture avant de la verser doucement dans l'eau. Je le regardais se jeter dessus avec un petit sourire, vite déranger par la sonnette. Aigo, qui pouvait bien sonner chez moi ?

- Continue de manger je reviens

Si c'est un méchant tu le mords

Je pouffais légèrement face à cette idée, qui me paraissait assez bizarre. Je ne mangeais pas les êtres humains, contrairement à ce que racontait les contes de fées. Je prenais tout de même la bombe au poivre dans mon sac à main avant d'aller regarder dans l'oeil de judas de la porte qui c'était. Ouh, il avait pas l'air commode. Je cachais ma bombe derrière mon dos et de l'autre main, entrouvrait la porte.

- Euh...vous êtes qui ?

J'avais pas souvenir d'avoir commander quelque chose et généralement les démarcheurs étaient coincés par la porte du bâtiment. Et il avait pas vraiment l'accoutrement de quelqu'un qui faisait du porte à porte. La méfiance était donc au rendez vous et je resserrai ma prise sur mon arme de défense.

Sören prenait toujours son travail très au sérieux. Pour donner une vie décente à sa petite fille Sora, c'était très important. Alors à chaque fois qu'une enquête se clôturait, il allait fouiller les enquêtes qui ont été laissé de côté, les "affaires abandonnées" comme lui avait dit l'un de ses collègues. Pour une fois, il voulait une enquête qui sorte de l'ordinaire et celles qui se trouvaient dans ces dossiers correspondaient bien à cette définition. Sans aucun moyen de poursuivre plus longtemps l'enquête, celle-ci était mise de côté, comme une affaire supposée conclus, ce qui n'était effectivement pas le cas.

Alors que le loup regardait le contenu de certains dossiers, l'un l'attire particulièrement. Un jeune homme qui aurait perdu des proches, un survivant d'un acte qui a été commis. Le peu d'informations contenues dans ce dossier le poussa à rechercher ce jeune homme. Sa recherche le mène à son appartement et sans se poser plus de question, il sonna. La porte s'ouvrit sur un jeune homme qui ne semblait pas être vraiment poli.

- Euh...vous êtes qui ?

Sourcil levé, il montre sa plaque tout en disant.

- Agent Ye Sören, je souhaiterais vous parler Monsieur... Mun, je présume ? demanda-t-il en forme de confirmation et aussitôt, il reprit. Pouvons-nous discuter à l'intérieur ?

L'odorat du policier le chatouiller, une odeur surnaturelle provenant des lieux et surtout de toi, mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Quel genre de créature étais-tu ? Son odorat ne l'aide pas à retrouver ce que tu es... Il le demandera bien assez vite, c'est même sûr.

J'étais tellement terrifié que j'en oubliais les bonnes manières. Mais si c'était un chasseur, ce n'était pas le fait d'être poli qui allait changer autre chose. Peu importe ma conduite je finirai en thon grillé. C'était avec un grand soulagement que j'apprenais que mon visiteur surprise était en réalité un policier. J'ignorais pourquoi il venait me voir - l'affaire était classé depuis pas mal de temps - mais je n'avais pas vraiment grand chose à me reprocher. De la légitime défense comme il disait dans les dramas policiers.

- Euh oui, désolé...je suis un peu à cran depuis...enfin vous voyez quoi

Je me poussais du passage pour le laisser passer avant de refermer la porte derrière nous. Vu que je n'en avais pas besoin, je posai ma bombe au poivre sur un meuble avant de rejoindre l'agent dans le salon. Je voyais mon poisson clown s'impatienter dans son bocal à tourner en rond. Il mourrait d'envie de savoir qui était cette personne. J'invitais d'ailleurs cette dernière à s'asseoir sur le canapé. Je ne lui proposais pas de boire un thé, je n'étais pas très doué dans ce domaine et je n'avais de toute façon pas de sachet.

- Alors monsieur l'agent, que puis-je faire pour vous ?

J'étais loin de me douter que j'avais en face de moi un lycan, et que ce dernier pouvait sentir mon odeur malgré mon parfum. Je n'avais pas la capacité de deviner qui était un être surnaturel parmi les simples humains. J'étais donc surpris lorsque j'apprenais que l'une de mes connaissances n'était pas normale.