La soirée commencerait dans quelques minutes. Ji Hyun ressentait des bouffées de chaleur en attendant les invités. Remettant en place sa cravate, il jeta un regard vers les objets ayant appartenus à cette antique civilisation qui vénérait les Grands Anciens. Le musée avait bataillé longtemps pour les obtenir de façon temporaire. Il était fier de les exposer ! Il sentait ses mains devenir moites alors que les premiers invités franchissaient les portes… L’exposition semblait attirer du monde. Il avait reçu plusieurs compliments et se félicitait de voir son double dans l’assistance. Il souriait pendant que l’on lui faisait de nouveaux compliments. La lumière s’éteignit subitement. Il se passait quoi ? On leur annonça que la normale devait revenir rapidement mais on sentit dans l’assistance que cette prophétie ne se réaliserait pas. Le temps passé mais toujours pas de lumière. Cependant on entendait une voix grave provenir de la pièce suivante. On ne comprenait pas les paroles en revanche. Ji Hyun se paralysa et chercha son jumeau ou une autre personne. Il n’avait plus son téléphone comme ce dernier avait été laissé dans son bureau. Cette soirée ne se passait pas aussi bien finalement.

Devant le miroir, je m'énervais à faire le noeud de cravate depuis une bonne vingtaine de minutes. J'avais beau avoir regarder dix fois les tutos sur le net impossible d'y arriver comme sur les photos. Qui avait inventé ce truc ? C'était trop nul. J'avais fini par abandonner, me consolant dans un paquet de fraises tagada, en mettant du sucre pleins sur mes doigts. J'ignorais l'heure exact qu'il était mais la nuit commençait à tomber alors il était peut être temps de se mettre en route ? J'enfilais les jolies chaussures noires brillantes que j'avais trouvé dans le placard ainsi que la veste. Je savais pas ce que faisais mon autre moi dans la vie, mais il avait des costumes comme les adultes. Ce qui m'arrangeait bien pour aller à une exposition en VIP. Se sentir important c'était important, et puis j'avais jamais été dans un musée. Le thème m'avait parut excitant, étant moi-même un fantôme, le surnaturel ça me connaissait.

Une fois rentrée dans la galerie, je regardais tout autour de moi, les yeux ébahis. Il y avait des objets assez drôles que je mourrais d'envie de toucher. Alors que je continuais mon périple joyeusement, écrivant tant bien que mal les noms des objets sur un petit carnet Hello Kitty. La lumière s'était soudainement éteinte, plongeant les lieux dans le noir. Etant habitué je ne craignais par l'obscurité et puis ce n'était que temporaire. Des bruits étranges venant de la salle d'à côté, était plus effrayants et je sursautais, saisissant la main la plus proche de moi.

Les Grands Anciens. Figures légendaires qui ne faisaient ni chaud ni froid à la belle Sa Rang. Si une invitation n’était pas venue la trouver jusqu’aux tréfonds de son appartement, la demoiselle n’aurait probablement pas exprimé le moindre intérêt pour cette « exposition ». Mais lorsqu’on demandait si gentiment un service, pourquoi donc refuser ? Cet évènement serait peut-être aussi l’occasion d’observer en milieu naturel les plus dangereux personnages de tout Séoul. Ne s’étant pas intéressée aux chamailleries des autres créatures surnaturelles de la région, cette soirée allait probablement être plus qu’instructive pour la succube. Et puis peut-être qu'une intéressante proie serait là.

Si la greffière était habituellement divine même sans faire le moindre effort, grande soirée réclamait préparation particulière. Sa tenue était simple, mais mettait élégamment en avant sa silhouette et ses belles formes. Une robe lavande, aux manches amples, à la taille cintrée, courte, presque transparente selon la luminosité. Associées à cela, de belles cuissardes noires, des boucles d’oreilles luxueuses, coutant probablement plus que la vie des autres membres de l’audience. Lorsque Sa Rang avait franchi les portes du museum, son entrée n’était pas passée inaperçue. Naturellement. La soirée n’aurait dû qu’être ça.

Le destin semblait avoir préparé tout autre chose, cependant. Sans trop comprendre pourquoi, toutes les lumières s’étaient subitement éteintes, et personne ne semblait capable de comprendre ce qu’il se tramait. D’étranges bruits s’élevaient, au loin, et la succube était déjà fatiguée par cette situation rocambolesque. Un long soupir s’échappa d’entre ses lèvres alors qu’elle allumait la lampe torche de son téléphone portable en quelques mouvements de doigts. Sa Rang ne voulait pas se lancer bêtement à la poursuite de l’étrange voix. Pas seule en tout cas. Alors elle resta là ou elle était, valsant de présentoirs en présentoirs, explorant la salle principale.

La main que j'avais saisi était froide. Mais ce n'était pas un élément sur lequel je m'attardais. Il y avait des humains qui avait tout le temps les mains froides ! Et puis à vrai dire, peu importe la température, ça me faisait sentir vivant de ressentir le toucher. De plus, la personne n'avait pas bronché ni même repousser ma main. J'avais levé le regard vers elle, la pénombre ne me permettant pas vraiment de voir son visage. A première vue il s'agissait d'une fille. Un homme m'aurait surement virer. Prendre la main d'un garçon c'était pas bien, alors j'étais aussi soulagé de ne pas avoir fait cette faute. Elle aurait été accidentel, lancé par la peur cela dit, alors c'était excusable. Je savais que à cette époque, deux hommes pouvaient être ensemble mais c'était pas vraiment l'univers dans lequel on m'avait élevé.
Enfin bref, la voix bizarre d'à côté ne s'était pas éteinte et cette coupure ne me disait rien qui vaille. Si j'étais déjà mort, ce n'était pas le cas de mes camarades ici présent. D'ailleurs, des personnes s'étaient rajoutés à notre groupe. Etranges, elles portaient des capuches et s'étaient postés au quatre coins de la pièce. Je n'avais pas envie de perdre mon corps et préférait affronter l'autre pièce que d'attendre de savoir ce qui allait se passer dans celle-ci. Je pouvais aussi très bien utiliser mes pouvoirs mais avec eux, on ne savait jamais ce qui allait se produire. Puis, ces inconnus parlaient dans une langue bizarre. Rien donc de très rassurant. Ma prise sur la main que je tenais s'était resserré et c'était sans demander son accord que j'avais tiré la jeune femme avec moi vers l'autre salle.

- Ils sont trop bizarres ces gens là !

Pas certains que le lieu où je nous emmenais était plus sûr mais ça, c'était la surprise. Pourquoi j'étais venu à cette exposition déjà ? Par curiosité oui. Mais j'aurai préféré que ça se passe bien.