Assis dans son fauteuil, ton père te juge du regard. Comme à son habitude, il trouve que tout ce que tu fais et veux est inutile, que tu n'en retireras rien dans le futur. Tu préfères, donc, l'ignorer. Tu ne veux pas qu'il sente que son opinion est importante. Tu ne veux pas lui laisser la chance de te critiquer ouvertement et te dire à quel point ton frère est extraordinaire, que tu devrais faire comme. Toi ? Vivre en défendant une personne coupable de meurtre. La simple idée de faire ça te dégoûtait. Tu ne sais même pas comment il est capable de dormir la nuit. Enfin, tu continues de parler à ta mère en larme. « Ça va bien aller maman. Ce n'est pas comme si on n'allait plus jamais se parler ou se voir. Comment pourrais-je oublier ma petite maman ? » Tu la serres dans tes bras. « Je t'aime fort. » Tu te décolles d'elle. « Tu es sûr de ne pas vouloir que je t'accompagne ? » Tu lui donnes un bisou sur la joue. « Oui. Je ne supporterais pas de te laisser seul, en pleure, là-bas. » Tu lui souris et fais une accolade à ta sœur. « Occupe-toi bien de maman pour moi. » Tu sens sa tête hocher dans ton cou. Tu lui rends sa liberté. « Bon... C'est le moment où je m'en vais. Je vous aime et la prochaine fois que vous me verrez, ça sera sur le petit écran. » Sur ce, tu tournes les talons et ouvre la porte pour sortir.

Le voyage passe assez vite. Il faut dire que d'écrire des paroles et être dans ton petit monde musical, tu n'y vois que du feu. « Okay... Je ne parle pas un mot coréen. Comment je fais pour prendre un taxi ? » Tu demandes autour de toi en anglais. Certains te font rapidement signe qu'ils ne comprennent pas. Tu peux entendre les commentaires négatifs de ton père dans ta tête. « Excusez-moi ? » Tu te retournes. Une jeune femme avec de grosses lunettes de soleil se tient près de toi. « Avez-vous besoin d'aide ? » Ça ne te prends pas de temps de lui répondre par l'affirmatif. La demoiselle te sourit et te demande où tu vas. Après lui avoir dit, la dame te propose de t'apporter à l'adresse. Tu sais que tu ne devrais pas accepter ce genre de chose venant d'un inconnu, mais elle est si gentille. Tu ne crois pas qu'elle te fera du mal.

Pendant le trajet, vous parlez de tout et de rien. « La raison de ma venue ici ? J'ai une audition avec la Banjjag-im Entertainment. Ils ont vu ma vid-... » Elle te coupe la parole et elle t'explique qu'elle fait partie de l'agence, qu'elle est l'une de leurs idoles. « Oh ! Je ne savais pas. Bon... En vrai, c'est plus ma petite sœur qui s'y connaît en korean's stuff. » C'est, d'ailleurs, elle qui avait envoyé la vidéo à l'agence. Elle veut te faire découvrir au monde entier, montré que tu as du talent et l'aider à réaliser ton rêve. « Pas de problème. Quand et quelle heure ton audition ? » Heureux d'avoir un petit contact avec quelqu'un du monde de l'industrie, tu lui dis. Elle te promet de venir te chercher demain et t'apporter à ton rendez-vous.

Comme promis, elle fait ce qu'elle t'a dit. Ton audition se passe bien. Tu leur montres tes talents. Quoique tu ne sois pas sûr qu'ils ont aimé. Ce n'est que quelques jours plus tard que tu reçois la réponse. Elle est positive et tu deviens trainee.

Ça fait un an maintenant que tu es trainee. Tout va bien pour toi. L'agence te met même sur un projet. Un projet dans lequel ton ami est déjà. Toi et lui décider donc de fêter ça. Vous faites donc une grande fête par une belle nuit d'été. Tous les éléments sont réunis pour passer un bon moment : des gens, de l'alcool, de la drogue et de la musique. Tu n'es pas un ange et tu profites de tout. Tu as du plaisir, mais une envie de te promener te vient subitement. Tu décides d'aller marcher dans les bois. Ça te fait du bien d'être dehors et de respirer de l'air. Tu es si bien que tu ne te doutes pas que quelque chose se tapît dans l'ombre. Une paire de yeux te suit depuis un moment. La bête attend le moment opportun. Tu finis par entendre du bruit. Tu te retournes, mais il est déjà trop tard. L'animal te plaque au sol. Tu te débats et tu sens ses crocs pénètrent la chair de ton bras. Un cri de douleur sort de ta bouche. Tu continues à te débattre. Tu veux que ça te lâche. Tu finis par y arriver en lui donnant un bon coup au visage. Tu n'attends pas pour t'enfuir. Ton instinct primitif prend le dessus et tu cours comme tu n'as jamais couru. Pourtant, la bête ne te suit pas. Tu es hors de danger... Peut-être pas tant au final, car les jours précédents l'incident, tu ne te sens plus toi-même. Des choses étranges se produisent et tu vis des changements importants. Des changements que tu ne préférerais pas avoir. Tu n'as pas signé pour devenir un monstre. Tu ne l'as pas demandé non plus. C'est pour cela qu'à chaque matin, tu te réveilles en espérant que tout ça soit qu'un cauchemar. Mais ça, maintenant, une semaine que tu vis comme ça. Il semble que tu doives accepter cette réalité qui est la tienne à présent.