Le monde est si vaste, si différent, si unique. À chaque fois, je suis surprise que les différentes créatures qui puissent existées dans notre monde se déchirent entre elles. Cherchant qui va dominer l’autre. Cherchant à anéantir ses adversaires. Tout cela en quête de pouvoirs. Nous, les humains, on se retrouve au milieu de tout cela. Je me retrouve au milieu de tout cela. Chaque race contre une autre. Pigeant au milieu pour soit se nourrir pour satisfaire leurs envies. Quelques-uns parmi nous ont su se redresser. Sortir leurs armes pour les tenir éloigné de ceux qui ne peuvent pas se défendre. Je crois que je suis bien la seule qui se fiche de tout cela. De la guerre qui nous étouffe à chaque jour. Je suis la seule qui se voile le visage, la seule qui espère que tout cela soit un mauvais rêve et qu’une harmonie soit possible entre chaque espèce. C’est sûr que je n’apprécie guère l’idée d’être un garde mangé pour les vampires. N’appréciant également pas d’être sujette aux coups fourrés des démons. Être facilement manipulable pour d’autre ou seulement des sujets d’expérience. Même si je suis neutre et que je ne préfère pas lever mes armes contres ses êtres redoutables, je ne suis pas sotte pour me dire qu’il n’y aucun danger. On m’a appris la méfiance depuis que je suis toute jeune par mon paternel adoptif. Du coup, parler aux « êtres humains » devient plutôt complexe. Sauf que tout cela c’est notre quotidien, n’est-ce pas? Et dès que je me lève le matin, quasiment tous les matins, je me dis que la vie ne peut être que meilleure si on compare à la veille? Optimiste? Au moins, cela efface légèrement les conflits et la laideur de ce monde, non?

Ce matin, je suis arrivée tôt à mon lieu de travail. Saluant les employés et m’occupant des soins sur certains patients. Faisant la routine pour d’autre. Une routine bien normale. Rien de si exceptionnel. C’est tout récent que mes études se sont terminés et que je me sois trouvée un travail. C’est tout récent également que mon paternel m’ait quitté pour me laisser seule. J’aurais pu me dire que mes amis d’enfances sont présents dans ma vie, mais non. Cela fait quelques années que je n’ai plus de nouvelles avec les personnes avec qui j’ai joué quand j’étais petite. Mes petits frères de cœur, je ne peux pas dire de sang puisque nous n’avons pas les mêmes parents. Ils ont soudainement disparu dans un nuage de fumer en mode ninjastyle. C’est comme si je jouais à cache-cache avec eux et en les cherchant ils se sont volatilisés entretemps. Père, de son vivant, il m’a dit que c’est tout à fait normal qu’ils vivent leur vie et que j’allais les croiser un jour ou l’autre dans ma vie. Il m’a caché énormément de choses dans ma vie et je n’ai pas cherché à les trouver. Gardant tout cela secret, me disant que ça ne me vise aucunement car ça ne visait que les hunters. Je m’en fiche éperdument de ces cachoteries. Pourquoi je ferai du mal à quelqu’un alors qu’il ne m’a rien fait? De toute façon, je me défends dès qu’on lève la main sur moi, tout le reste, j’ignore. Préférant rester pacifique, préférant la paix. Comme ça, j’évite de voir des affreuses choses. J’évite également d’envenimer une guerre.

«Minseo?» on me tapote à l’épaule pendant que j’examine un patient si tout est correct à son effigie. Je me retourne et je penche légèrement la tête sur le côté. «Plaît-il?» fis-je doucement en me questionnant. Pourquoi l’infirmière en chef est-elle là avec moi? Elle m’a dit que je devais l’accompagner dans une chambre m’occuper de l’accompagnateur paniqué auprès de lui pendant que le médecin examine le blessé en question, ça dès les plus bref délais. Sur ce, je dorlote rapidement le patient que je m’occupe plus tôt avant de le quitter pour aller calmer un individu. D’ailleurs en quittant ma pièce pour aller vers l’autre. Vous savez que le hasard peut bien faire les choses? Le karma est partout dans notre vie? Même si on perd tout, même si on dit que le karma est contre nous, il finit toujours par revenir les bras grands ouverts nous disant que ce sont des obstacles qu’on devait traverser. Justement en entrant, j’ai vu deux têtes familières, certes mûries, mais surtout reconnaissables. Deux mecs, un blessé et l’autre choqué que je reconnais peu à peu. Mon premier réflexe aurait été de les enlacer tour à tour, mais disons que le travail avant tout.

Des souvenirs m’envahissent l’esprit. Dès que je suis entrée, dès que j’ai vu Sang Hyuk sur le lit d’hôpital accompagné de Hyun Su, une nostalgie s’est emparée de moi. Je nous vois encore jouer ensemble. Je nous vois encore rire ensemble. Je nous vois se faire séparer malgré les circonstances. Chacun des deux hommes avec qui j’ai eu une belle amitié en étant enfant sont disparus devant mes yeux. Me laissant ainsi seule. Me laissant de nouveau; seule dans ce monde. Être sourde ce n’est pas évident. Apprendre à parler convenablement alors que j’ai appris à communiquer au départ la langue des signes. Les garçons ne savaient pas ce que je disais alors que moi, il fallait que je lise sur leurs lèvres pour comprendre. Toutefois, on a vieilli et on a compris. J’ai commencé à parler et espérons pour eux ils se souviennent toujours de ma langue muette. On s’est quitté pour x raisons que je ne sais toujours pas le pourquoi et du comment. En un clin d’œil, la solitude s’est de nouveau éprise de moi. Me laissant avec un père absent la plupart du temps pour chasser. J’ai mûri assez rapidement et j’ai su également que ma vie n’est pas fait pour la violence, mais pour aider quiconque qui en aura de besoin. J’ai réalisé beaucoup trop vite ce que je voulais faire dans la vie, oubliant comment fonctionne un enfant, comment était l’adolescence. J’ai énormément mûri pour laisser place à mon côté pacifique et aider ceux que je pouvais aider. Père n’était pas d’accord, mais il a su accepter malgré lui. Il a su plier à mes exigences dont j’ai plié à ses conditions. On a fait des compromis et voilà aujourd’hui; mon paternel est mort, me retrouvant encore une fois face à cette lourdeur qu’est la solitude. Sauf que ce que je vois actuellement, je ne m’y attendais tout simplement pas. Encore moins à la remarque de Hyuk.

Une demande de la part de l’infirmière en chef pour entrer à une chambre. Sacré belle surprise! Sur le coup, je suis contente de pouvoir les revoir. Je suis heureuse pour eux qui ont bien vieillis. Ils sont beaux, je ne peux pas le nier. Malheureusement, ma joie de les rencontrer à nouveau s’est rapidement changé à de l’inquiétude, de la colère envers eux. J’ai eu cette envie de pincer chacun les joues en les traitants d’idiots pour ainsi les reprocher de m’avoir abandonné sans avoir à me donner une quelconque nouvelle. Quoique la volonté est bien présente, mais mon côté rationnel a pris le dessus en voyant mon petit frère de cœur blessé. J’ai certes remarqué que l’autre a quelque chose de différent. Comme s’il regarde, mais sans réellement regarder. Qu’est-ce qui s’est passé avec eux depuis ses années loin de moi? Qu’est-ce qui s’est passé pour qu’il soit ensanglanté de cette façon? Je me suis approchée du blesser en secouant la tête de découragement. On ne dit pas un truc pareil lorsqu’on est salement martyrisé. Pourquoi je ne m’en étonne pas venant de sa part? Je dépose ma main sur la joue de Winchester, essuyant ainsi le coulis de sang qui glisse lentement sur cette dernière. «Sacré rêve si c’est le cas.» ai-je dit en étirant mes lippes pour lui répondre à ce beau sourire. «Ça fait longtemps les gars et la prochaine fois, les retrouvailles ont le fait autrement, êtes-vous pas d’accord?» Je me suis penchée sur la blessure sur le front. Espérons qu’il n’a pas de traumatisme quelconque. En fait, vu sa réplique, il faut que je m’attende à tous les scénarios possibles avec lui.

J’ai lâché le blessé pour me diriger vers mon autre petit frère de cœur. Analysant s’il n’a pas la moindre plaie à prendre charge. « Ça va Su?» fis-je doucement en faisant le tour de lui pour vérifier que rien d’anormal sur son état de santé. Tout est parfait, ce qui me soulage de plus belle. Nous avons seulement un patient à soigner le plus rapidement possible, ce qui est plus ou moins une bonne nouvelle. En tout cas, un médecin est rapidement arrivé ainsi qu’une autre infirmière, m’ordonnant par la suite de faire sortir celui qui l’accompagne. Sur le coup, je me suis dite pourquoi le faire sortir alors que dans le fond, je passe sa main devant ses yeux et aucune réaction se fit. Toutefois, je reste tout de même débutante dans mon domaine, car en voulant répondre affirmativement à mon supérieur ce dernier a coupé la chemise de l’écorché. Puis moi, comme une conne j’aperçois des lésions ici et là sur le corps désormais à découvert de Hyuk. Je rougis légèrement avant de me rendre compte que celui qui est couché est un de mes amis d’enfance. Je ne suis pas prête à ce genre de retrouvaille! Et de ce fait, j’ai pris les épaules de Hyun Su pour le guider vers l’extérieur de la pièce. On se retrouve plus tard, tu es entre de bonnes mains., ai-je fait signe au chasseur avant de quitter la pièce en lui faisant un clin d’oeil.

À l’extérieur, je souffle un peu en frissonnant à cette vision d’horreur. Je ne m’habituerais donc jamais à voir une telle scène affreuse. Sanglante, meurtrie. Pourquoi autant de guerre? Pourquoi autant de souffrance? De violence? La violence engendre la haine. La haine apporte la guerre. Une guerre à la mort. Les conflits sont souvent l’œuvre de ce chaos. Un moment qu’on tente tant bien que mal à s’en sortir. Au lieu de ça des blessés et mêmes des cadavres qui jonchent à nos pieds qui sont un signe de notre stupidité. Je veux seulement la paix et cela me terrifie si jamais on se rend à un stade catastrophique. Je secoue vivement la tête pour me ramener mes idées à la bonne place avant de retourner mon attention vers Su. Je penche la tête sur le côté en cherchant son regard. Il se passe quelque chose avec lui ou je suis complètement folle? «Est-ce que tu sais ce qui s’est passé avec Hyuk?» questionnai-je en fronçant les sourcils en regardant son visage. Quelque chose cloche et je suis incapable de mettre le doigt dessus.