Les mains crispées sur la poignée de la mallette je fixai la maison qui se trouvait juste devant moi. Je devrais plutôt dire une villa d'ailleurs vu l'immensité qu'elle représentait. Songpa était un quartier riche alors j'avais l'habitude de voir des habitations qui étaient bien au-delà de mes moyens financiers. Je regrettais juste de ne pas avoir un jardin pour y mettre une piscine...Ce n'était donc pas la grandeur de la maison qui me rendait nerveux mais plutôt son aspect. Les tuiles noires qui couvraient les briques rendait l'endroit assez...oppressant, me faisant passer aux films chinois remplis de mafieux. Autant dire que je n'avais pas vraiment confiance, et qu'i y avait pas mal de chances pour que mon client soit un chasseur au vu de l'endroit où il habitait. On m'avait dit que l'apparence ne voulait rien dire - mais comme je m'étais déjà fait avoir une fois je n'avais pas envie de recommencer.

Il n'y avait cela dit pas marqué triton sur mon front et ma responsable m'avait encouragé en me disant que si je souriais tout allait bien se passer. C'était facile pour elle tiens. Si aucun bijoux ne plaisait à mister Gāo et qu'il avait du caractère je risquais de m'en prendre une. Par lui et par ma responsable aussi vu que je n'avais rien réussi à vendre quand bien même ce n'était pas moi qui avait choisi ce qu'il y avait dans la mallette. L'heure du rendez-vous allait bientôt sonner et je prenais une grande inspiration avant de prendre mon courage à deux mains. J'appuyais sur le bouton de l'interphone attendant qu'on ait décroché - lui ou sa femme de ménage - avant de me présenter.

- Bonjour, je suis monsieur Mun de la bijouterie Corail j'ai rendez vous avec monsieur Gāo

J'étais assez fier d'avoir réussi à parler sans balbutier ou quoi. Je tentais de mettre mon appréhension de côté pour ne pas fuir à toutes jambes. Rester neutre et poli avec le sourire. C'était le succès d'un commerçant. Du moins c'était comme ça que je pensais depuis la tragédie. Avant j'étais plutôt le jeune homme qui sautait sur les clients en leur vantant que tel bijou était magnifique et à quel point il irait bien autour de son cou, de son poignet ou accroché à son oreille. J'avais perdu de cette niaque et ma motivation là dedans. J'aimais cela dit toujours autant les bijoux sinon je n'en aurait pas chez moi. J'espérais que mon entrevu avec mister casino allait passer vite car cet endroit me rendait vraiment mal à l'aise.

Depuis qu’il était revenu sur Séoul, Kwai ne s’était pas encore accordé du temps pour lui. C’est-à-dire, qu’il n’avait pas cédé à un caprice au encore moins à des moments de détentes où il se permet la plupart du temps, de jouer un peu avec les êtres humains. Ses affaires dans ses nombreux casinos occupaient une majorité de son planning. Il fallait qu’il s’octroie un plaisir afin de ne pas finir au bord du gouffre. Bien qu’il était un fae, il reste tout de même une personne dont le besoin premier était d’entretenir sa santé mentale et physique. Il s’était donc permis de se mettre en congés aujourd’hui. Pas de monsieur Gao par-ci, par-là, ni même la sonnerie de son cellulaire, il l’avait d’ailleurs éteint pour éviter d’être dérangé.

Désormais, Kwai se demandait bien ce qu’il pouvait faire de sa journée. Dans un premier temps, il s’offrit une grasse matinée enfin une toute petite puisque ce n’était pas son genre de rester au lit sauf s’il était de bonnes compagnies. Puis il prit un bon petit déjeuner avant de se détendre sous la douche. Une soudaine envie de s’offrir des choses coûteuses lui passa par la tête. Il désirait posséder un bijou d’une valeur inestimable. C’était son caprice du moment ou plutôt de la minute. Cependant, il allait éviter de pointer son nez dehors surtout le jour où les rues pouvaient regorger d’ennemis. Après tout, Kwai est un unseelie. S’il venait à tomber sur le camp adverse (les seelies), les choses risqueraient bien de tourner au vinaigre. Il ne faut pas oublier que sa famille était responsable du massacre de la cour royale des bonnes faes.

On lui fila un bon contact au sujet d’une bijouterie. Cette dernière s’appelait la bijouterie corail, un nom peu commun. Y avait-il un rapprochement avec la couleur ? Kwai se posa la question un instant avant de demander à son majordome d’appeler le numéro qui était situé sur la carte de visite. C’est ce dernier qui s’occupait de donner des directives au bijoutier. Il lui adressa le type de bijoux que la fae désirait, c’est-à-dire des chevalières ainsi que des boutons de manchettes. Kwai portait souvent des chemises, il était donc important de bien les customiser.

L’unseelie se prélassa avec une musique quand on sonna à la porte, sans doute l’arrivée du bijoutier. Il ne s’était pas trompé, on lui annonça que ce dernier se tenait à l’entrée. Kwai ordonna à ce qu’on le conduit jusqu’à lui.

Tenue de Kwai

La porte venait de s’ouvrir, m’annonçant qu’on allait me conduire jusqu’à mon client. J’espérais qu’il s’était levé du bon pied ce matin car je n’avais pas très envie de finir égorger maintenant. C’était donc nerveusement que je suivais le guide gardant mon émerveillement pour le jardin et ses innombrables fleur.
J'étais le stéréotype de la sirène : j'adorais les plantes, ce qui brillait et chantait. Mais ça m'étonnerais que le propriétaire des lieux me fasse visiter son petit parc vu que je n'étais pas venu ici pour ça à la base.
J'arrivais jusqu’à une pièce où se trouvait un jeune homme extrêmement beau qui dégageait une aura fort charismatique. Même un peu écrasante. Il devait pas rigoler tous les jours. L'image du jardin s'était vite envolé de mon esprit et c’était donc encore plus nerveusement que je fixai l’homme en face de moi, tenant encore plus fort la poignée de ma mallette. Sa veste était magnifique, je me demandais combien elle pouvait bien coûter, et lui allait d’ailleurs comme un gant. Aish, je m’égarais totalement à cause du stress. D’ailleurs j’avais laissé un silence s’installer entre le client et moi. Je finissais par baisser les yeux avant de m’incliner respectueusement tout en commençant à balbutier.

- Bon…Bonjour. Je suis Mun Min Ki de la bijouterie Corail. J’ai apporté des pièces avec moi suivant ce que vous avez commandé

De mémoire ma supérieure m’avait parlé de chevalière et de boutons de manchettes. Je n’étais pas vraiment doué dans ce genre de vente vu que je ne portais ni l’un ni l’autre. Mais bon, un sourire et tout devrait bien aller. J’avais assez confiance en ma chef pour ce qu’elle avait choisi comme produit. J’attendais donc poliment que Monsieur Gäo m’invite à commencer. Le client était roi après tout, c’était ce qu’on m’avait appris dès le départ.

Kwai avait pris place sur son canapé tel un pacha. Il croisa ses jambes, prêt à recevoir la visite du vendeur de bijoux. Il se demandait bien sur quel style de boutons de manchettes il allait opter. Des voyantes ? Afin de montrer son statut ou bien des discrètes pour éviter de dénaturer sa tenue. Ou peut-être les deux ? Il verra le moment venu et ce dernier n'allait pas tarder puisqu'il entendit des pas se rapprocher de lui. Un homme fit son apparition et il dégage un tel charisme que l'unseelie n'en restait pas indifférent. Il resta pourtant de marbre après tout, il ne le connaissait pas et ne l'avait même pas croisé auparavant. Il ne fallait pas oublier que Séoul était une immense ville. D'ailleurs, Kwai pouvait s'estimer heureux de ne pas être tombé sur une seelie depuis le jour où il a débarqué à Séoul. Et si le jeune homme situé non loin de lui en était une ? Vu son état de stress, il était un tantinet probable. Passons, Kwai était déjà friand de cette humeur. Qui sait ? Allait-il sans doute se jouer un peu du vendeur ? Pour le moment, ils devaient faire affaire.

Kwai inclina sa tête comme signe de salut puis indiqua au vendeur de se rapprocher de lui. - Je vous écoute ! Quels bijoux vous me proposez ? Il décroisa ses jambes et les écarta légèrement histoire de se mettre en condition. Il était impatient de voire ce que contenait la fameuse manette. Qu'importe le prix de ces derniers, Kwai possédait pratiquement le compte en banque du roi de Chine. Il pouvait alors signer un chèque en or à la minute.

Le prince Unseelie posa ses coudes sur chacune de ses cuisses puis ramena ses mains vers ses lèvres. Quant à son regard, il se porta sur le jeune homme situé en face de lui. Pendant que ce dernier préparait la fameuse manette, la fae le contempla. Il était intriguant cet homme et son stress ne faisait que de saliver les papilles de l'unseelie. Cela sentait si bon... Kwai se secoua mentalement. Ce n'était vraiment pas le bon moment d'accord son intention sur l'être-humain enfin, c'est qu'il pensait en jugeant l'allure et le comportement de celui-ci.

Tenue de Kwai

J'en avais vu défiler pourtant des hommes riches caractériels à la boutique. Ce n'était pas souvent qu'on m'envoyait à domicile, c'était surement pour cette raison que j'étais nerveux. Je n'était pas sur mon territoire mais sur celui de mon client. Client qui avait fini par décroiser ses jambes et se mettre en bonne position pour commencer. Au moins j'avais réussi à susciter son intérêt avant même d'avoir ouvert la boîte aux merveilles. Une fois que je serai lancé, je me sentirai mieux et oublierai que je me trouvai peut être dans la maison d'un mafieux. Avec de la chance, mon client allait acheter et j'aurai une prime à la fin du mois avec mon salaire. Une motivation suffisante pour balayer d'un revers de la main mon stress et c'était avec un suspens tout calculé que j'ouvrais la fameuse mallette sur la table basse. Comme il l'avait indiqué à ma patronne, il y avait à l'intérieur des boutons de manchettes : de l'original au plus simple, des chevalières et même quelques gourmettes au cas où. A vue d’œil, si je possédais le total de la valeur de cette mallette, je serai tranquille pour payer mon loyer durant quelques mois.

- Alors nous avons ces boutons de manchettes. Comme vous le voyez il y en a des simples mais aussi des originales si vous voulez vous démarquez. Personnellement j'adore celle en forme de rose, ça donne un petit côté raffiné...Bien sur vous ne pouvez pas louper celle-ci, une édition limitée qui vous rappelle les montres dites "gyroscopiques".

Je souriais à Mr Gäo, lui montrant les deux boutons de manchettes en question. Pour la première paire, c'était mon instinct de triton qui avait parlé, qui parfois était plus fort que moi. La deuxième paire était tout à fait original, et comme c'était limitée, peu de personnes au sein de Séoul n'aurait la même. On avait aussi d'autres couleurs en stock mais ma patronne avait mit les bleus. Je lui montrais ensuite les autres boutons de manchettes qui restaient simplistes par rapports aux deux premières tout en gardant tout de même un côté original.

- Je vous laisse regarder et après on voit les chevalières ?

Proposais je avec un léger sourire commercial. Vu le prix, il valait mieux bien réfléchir à son achat même si mon avis, mon client avait de quoi faire sur son compte en banque.

Bien que l'odeur du stress était une merveille aux papilles de Kwai, celui-ci n'exprima aucune émotion. Il souhaitait rester pro et accorder toute son attention au jeune vendeur. Qui sait ? Peut-être qu'après la vente, il aura tout le temps de s'amuser un peu avec. Après tout, cela faisait un bail qu'il n'avait pas joué avec un être-humain ou une créature. Les yeux de l'Unseelie restèrent fixés sur la fameuse malette. Il était un tantinet impatient. Il savait qu'au fond, il ne serait pas déçu par la marchandise. Il connaissait bien la boutique. Il avait eu plusieurs occasions d'acheter des bijoux. De plus, une connaissance en qui il accordait sa confiance, lui avait conseillé. La manette finit par s'ouvrir sous son regard attentif et Kwai voyait déjà quelques merveilles. Il savait sur quels styles, il allait partir. Deux lui tapaient fortement dans l'œil. Cependant, il écouta ce que le vendeur lui conseillait. Celui-ci le guida vers les boutons de manchettes dont la forme était originale. Il est vrai que le prince des Unseelies adorait se démarquer des autres en ajoutant une tout d'excentricité dans ses tenues. Comme on dit "le détail qui fait tout". En effet, ceux en forment de rose attirèrent l'attention de Kwai, mais il porta son regard sur les boutons de manchettes rappelant les montres "gyroscopiques". Pour l'originalité, le vendeur avait tapé dans le mille. L'Unseelie fit des allers-retours entres les roses et les gyroscopiques. Il se demandait bien lesquels pourraient avec ses costumes. S'il se dirigeait vers les boutons bleutés, il devait choisir une tenue s'accordant avec alors que s'il s'oriente vers les boutons "roses", il pourra les associer à n'importe quel costard.

L'Unseelie prit tout son temps pour choisir. Les secondes s'écoulèrent et il n'arrivait toujours pas à prendre de décisions. Peut-être qu'il était tant de faire participer le vendeur une nouvelle fois ? Un frêle sourire se dessina sur ses lèvres et ses yeux se déposèrent sur le jeune homme en face de lui.

- Une édition limitée me dites-vous ? Et vous me présentez les roses pour le côté raffiné ? Dois-je comprendre qu'il me faudrait les deux paires ? Dites-moi, est-ce là le discours d'un bon vendeur ? Comment reconnaître un bon vendeur d'un mauvais. Même Kwai n'en savait pas trop. Malgré tout, il était curieux d'entendre la réponse du jeune homme. Quant à son choix, il était vite fait, mais il prendrait un peu son temps avant de l'annoncer. Tout dépendra aussi du comportement de l'homme situé en face de lui.

Tenue de Kwai

J'observais le client, curieux de savoir quel allait être son choix. Les goûts des êtres humains étaient très variés et vu le charisme absolu que dégageait Gāo Kwai, je misai plus sur le tape-à-l'oeil que le sobre. C'était pour cette raison que j'avais bien souligner l'édition limitée qui se trouvait dans la maquette. D'un autre côté, mon interlocuteur avait aussi un visage très bien dessiné et des boutons en forme de fleurs pouvaient lui aller comme un gant pour rappeler la finesse de ses traits. Il devait surement avoir beaucoup de succès auprès des humaines d'ailleurs, d'autant plus qu'il était riche. Ce que j'avais appris, c'était que l'argent attirait beaucoup les humains. Ils étaient même prêt à aller contre les règles pour en obtenir.

Vu le temps que prenait le client, il devait surement hésiter entre plusieurs produits. Ce que je pouvais comprendre vu que tout le contenu était magnifique. De ce fait il ne devait surement pas avoir eu un coup de coeur au premier regard. Un client donc difficile à convaincre. Ma conclusion s'était avéré exacte face à ces propos. Aigo, plus ça avait d'argent plus c'était radin. Comme si il n'avait pas les moyens d'acheter les deux paires de boutons de manchettes.

- Je ne vous ait aucunement dit qu'il fallait que vous possédiez les deux. Je vous ait simplement indiqué qu'il y avait peu de ce nouveau produit et mon avis sur les boutons en formes de roses.

Rétorquais je avec un léger sourire commercial accroché aux lèvres. Il allait tout de même pas faire son caprice tout de même. Je devais au moins réussir à vendre quelque chose car sinon j'allai me faire taper sur les doigts par ma patronne.

- Mais si vous voulez un avis plus profond...Vous n'avez pas besoin de ces boutons de manchettes sophistiqués pour attirer les regards. Votre charisme naturel le fait déjà.

Rajoutais je d'un air tout à fait sincère. Après tout c'était la vérité et puis complimenter un client était toujours bon pour récolter des points. Si bien sur, cette personne était sensible à la flatterie.

Kwai avait un petit côté joueur et taquin, c'était aussi peut-être dû à ces traits de caractère qu'il a décidé d'ouvrir sa propre chaîne de casinos, bien que le principal sujet était d'exploiter tous les vices de l'être-humain. Bref, il s'était donc amusé avec ce vendeur à l'allure soignée. Lui poser une colle afin de le déstabiliser un peu et qui sait ? L'effrayer aussi car après tout, Kwai aimait dévorer ce sentiment ainsi qu'en se délecter.

L'unseelie reposa ses coudes sur ses cuisses puis croisa ses doigts au niveau de ses lèvres pour y dissimuler son sourire espiègle. Il était impatient d'avoir la réponse du charmant vendeur. Ce dernier jouait avec les mots. Certes, il avait simplement donné son avis et présentait les pièces, mais derrière cela, il y avait tout de même une technique commerciale. Le prince émit un petit rire moqueur. Il l'effaça rapidement afin de laisser place à de l'étonnement. La suite des paroles du jeune homme l'étonna. Était-ce de l'honnêteté ou bien un autre stratégem comemrcial ? Après tout, Kwai savait qu'un vendeur pouvait tout autant séduire le client. Par conséquent, il se méfia de ce jeune homme situé en face de lui. Il ne savait pas s'il devait rentrer dans son jeu pour le taquiner davantage ou s'il fallait rompre tout de suite ce dernier avant que les choses prennent une autre tournure. Qu'est-ce que notre Unseelie allait pouvoir décider ?

Kwai finit par se caler au fond de son canapé tout en croisant les jambes et muni d'un sourire malicieux. - Oh je vois. Vous n'êtes donc pas insensible à mon charme ? Évidemment, sinon celui-ci n'aurait rien sorti de tel sauf s'il avait cette idée en tête de séduire son client. Kwai ne lui laissait pas le temps de répondre, il voulait être fixé sur une chose avant de prendre sa décision. - Passons ! Et si on essayait ces boutons de manchettes ? Me feriez-vous le plaisir de me les mettre ? Finissait-il par lui demander avant d'effacer son sourire au coin des lèvres.

Tenue de Kwai

Suite à la réplique de Kwai, il ne m'avait pas fallu beaucoup de temps pour sentir mes joues me chauffer. Ce n'était pas vraiment ce que j'avais dit, il interprétait à sa façon. L'envie d'aller m'enterrer dans une grotte sous-marine était forte mais je ne devais pas me laisser faire. J'étais un triton, et je n'allai pas rester les bras croisés face à cet humain arrogant. Ce dernier ne m'avait même pas laissé répondre, passant tout de suite aux essayages. Tant mieux, j'avais hâte de me barrer d'ici. Ce client allait rester dans ma mémoire, mais pas dans le bon sens. Même si j'avais envie de lui tirer les écailles. Il était pas assez grands pour mettre des boutons de manchettes ? Aigo, ces humains riches allaient me faire manger mes nageoires...

- Bien sur

Déclarais je avant de m'emparer de la première paire sophistiquée. Je prenais ensuite place auprès du client sur le canapé pour être sa hauteur. De plus près il était encore plus beau et il sentait bon aussi. Sa peau était parfaite et avait l'air douce. Je me demandais quels produits il utilisait pour avoir un teint aussi nickel. Surement des trucs chers, que je ne pourrais jamais m'offrir. Sans m'en rendre compte, je m'étais mis à le scruter, et ce n'est que lorsque j'entendis un petit bruit sur le sol que je me rendis compte que je m'étais perdu - ainsi qu'un bouton de manchette. Comme par hasard ce dernier avait roulé sous la table basse. Je ne cachai pas un soupir et attrapais la main de Kwai pour y mettre le bouton restant en sécurité - il avait effectivement la peau douce.

- Garder ça.

Je glissais ensuite sur le sol à genoux puis à quatre pattes pour attraper ce qui était tombé. Qui a dit que vendeur était un métier tranquille ? Pas moi en tout les cas. Aish, je regrettais le temps où je passai des heures dans mon coquillage. Au moins je n'avais pas besoin de me retrouver quasi à plat ventre sous une table basse.

Rhaaa les humains sont si surprenants, si intéressants, c'est pour cela que notre cher Kwai ne pouvait s'empêcher de se jouer d'eux que cela soit dans ce type de taquinerie ou leur infliger des émotions négatives. Il en profitait aussi pour savourer ce qu'il leur faisait tel un sadique. Cependant, avec cet être-humain, il se contentait de le taquiner quitte à le séduire un peu. Il était enjoué à l'idée de savoir si ce dernier allait céder à ses petits caprices de client fortuné et donc ça commencerait par mettre des boutons de manchette alors qu'il pouvait parfaitement les mettre lui-même. Kwai ne s'attendait pas à ce que le vendeur prenne place à ses côtés. Il hocha d'un sourcil surpris, mais fut plutôt ravi. La proximité entre eux si faible pouvait davantage amuser notre Unseelie. Il regarda le moindre fait et geste de l'autre garçon toujours avec ce regard un tantinet séducteur. Il avait impression que celui-ci se perdait dans ses pensées à un tel point qu'il en fit tomber un bouton. Kwai retient un rire, décidément cela s'annonçait comme il le désirait. Alors comme ça le prince arrivait à faire perdre les moyens de cet être-humain. Le bouton roula sous la table ce qui n'allait pas aider le jeune vendeur dans cette situation. Il mit l'autre bouton de manchette en sécurité dans l'une des mains de l'unseelie. Apparemment, ce n'était pas le seul à avoir la peau douce. Le jeune vendeur aussi possédait les mains douces, et même froide tant dis que celles de Kwai étaient plus chaudes.

La scène qui allait suivre ne rendait guère le prince indifférent. En effet, le jeune vendeur se mit à quatre pattes afin de ramasser le bouton situé plus loin sous la table. Kwai ne se gênait pas pour rincer l'œil après tout il reste une personne avec des besoins. Son regard ne manquait pas une seule seconde de la scène. L'arrière-train de cet humain était plutôt bien sculpté et si désireux dans ce pantalon un peu serré. Le prince s'en mordit la lèvre inférieure. Bien qu'il appréciait la vue, il devait reprendre ses esprits et éviter de penser à des choses inappropriées sinon il risquerait soit de perdre ses moyens, soit de finir sa journée avec un souci majoritaire dans son pantalon. À contre cœur, il détacha son regard du postérieur du jeune homme.

- Avez-vous trouvé le bouton ? Vous savez c'est dangereux d'être ainsi sous la table. Une petite remarque à double sens, rien de tel pour déstabiliser le vendeur de bijoux. Oui dangereux, car il pourrait se blesser le dos ainsi et à la fois dangereux, car il pourrait réveiller le côté sauvage du prince des Unseelies.

Tenue de Kwai

Dans cette position, je ne me rendais absolument pas compte l'effet que je produisais à mon client. Je ne savais même pas de toute façon qu'il était possible d'être désirable ainsi à quatre pattes. Les humains étaient comme ça quand ils étaient bébés alors que les sirènes nageaient déjà dans l'eau. C'était donc simplement dans l'objectif de récupérer le bouton que je me retrouvais à tendre le bras sous une table. La prochaine, il mettra son bouton tout seul comme un grand garçon. Même si il avait l'air inquiet pour moi, il était vrai que je pouvais me faire mal en me cognant la tête par exemple pour me redresser.

- Vous en faites pas, j'ai l'habitude

Le rassurais je, sans me douter du double sens que je lui apportais aussi de mon côté. Je finissais par mettre main basse sur le bouton de manchette qui voulait se faire la malle. Je me redressais ensuite et sortais un bouchoir en tissu de la poche de ma veste pour essuyer l'objet. Ce n'était pas que c'était sale par terre mais c'était la procédure d'astiquer quand il y avait un contact. Par exemple, j'allai devoir faire de même avec les autres accessoires qu'il allait essayer sans les acheter ensuite.

- Cette fois ci je ne le laisserai pas s'échapper

Déclarais je tout en reprenant place après avoir rangé le tissu dans ma poche. Une fois assis sur le canapé, j'attrapais délicatement la manche du client pour y mettre le bouton de manchette. Je tendais ensuite ma main pour qu'il me donne l'autre paire. En tout les cas, pour le moment, ça allait parfaitement avec sa veste rouge. J'étais trop jaloux même si à mon avis je n'avais pas les moyens de me l'offrir. Elle devait surement coûter une nageoire, voir deux. Une fois l'autre bouton en ma possession, je faisais de même avec l'autre manche. Un sourire venait fleurir sur mes lèvres en voyant le résultat.

- Ca vous va bien et aussi avec cette jolie veste

Je sortais un miroir de la mallette et le dépliait pour le mettre sur pied afin que Gao puisse voir de lui-même de ce que cela donnait. De toute manière, avec un physique pareil, même un sac poubelle lui irait...

L'habitude ? Kwai gloussa. Il devait vite chasser cette pensée mal saine de sa tête. Comme-ci le vendeur se mettait souvent à quatre pattes... Il était tout de même intriguant cet humain ! Le sourire du prince s'élargit davantage. Il le camoufla à moitié avec l'une de ses mains. Il ne voulait pas non plus apparaître comme un tel pervers. Le regard de ce dernier ne loupait pas une miette du spectacle. Ce n'était pas tous les jours qu'il avait ce genre de vue. Il lui arrivait parfois de partager une partie de ses nuits avec une femme ou un homme. Oui une petite partie, juste celle où le désir planait le temps de nombreux contacts avant que Kwai décide de rentrer ou renvoyer la personne. Il pouvait facilement le faire, car après tout, c'était le genre de créature à instaurer la peur.

Le vendeur semblait avoir trouvé l'objet perdu ce qui signifiait que le spectacle allait prendre fin. Quel dommage, mais bon l'unseelie ne l'avait pas appelé pour se rincer l'œil toute la journée. Il soupira à cause de cela. Heureusement que sa notoriété l'aidait à trouver rapidement une personne pour le satisfaire. Pour le moment, il se faisait plaisir avec un autre objet de luxe à sa portée. Le jeune homme devant lui prit soin de nettoyer le bouton de manchette. On peut dire qu'il était professionnel jusqu'au bout, et cela, Kwai appréciait.

- Je l'espère, je risquerais de perdre patience et il serait préférable pour vous de ne pas atteindre mes limites. Kwai mit en garde le vendeur. Non pas avec une voix glaciale, mais plutôt taquine et séductrice. Et oui, le prince était le genre d'homme à s'accorder des moments charnels où la punition était de mise.

Kwai laissa ensuite le vendeur s'occuper de lui en lui enfilant les boutons de manchette. D'ailleurs, il lui passa la deuxième paire. C'était marrant de voir que ce dernier prenait du plaisir à exercer son métier. En effet, il afficha un sourire lorsqu'il mit les bijoux sur la veste à l'unseelie. Le regard de Kwai regarda le résultat et s'orienta par la suite vers celui de l'homme à ses côtés. - Et bien, il semblerait que je peux vous faire confiance. Toujours ce sourire espiègle sur ses lèvres, le prince contempla une nouvelle fois les bijoux, mais cette fois-ci dans le miroir que le vendeur venait tout juste de sortir. - Cette veste... elle mérite d'avoir de si jolies pièces et vous savez la raison ? Oui qu'elle était cette raison ? Parce qu'elle coûtait extrêmement cher ? Ou qu'elle venait d'un créateur ? Ou tout simplement parce qu'elle allait parfaitement au prince des Unseelies ?

Tenue de Kwai

Au cours de mon travail je croisais plusieurs types de clients. Les gentils, les emmerdeurs et les dragueurs. Il m'était déjà arrivé d'avoir reçu des avances de la part d'une cliente et loin de me faire plaisir, cette situation m'avait plutôt mit mal à l'aise. Je lui avais fait rapidement signé la vente pour prendre la poudre d'escampette. Heureusement, ce n'était pas tous les jours que je tombais sur une personne qui avait ce genre de pensée à mon sujet. J'étais simplement là pour vendre des bijoux pas pour autre chose. D'autant plus qu'agiter sa paire de gros seins devant moi était loin de me faire de l'effet. J'étais pas ce genre de pervers qui saignait du nez devant un décolleté ou une petite culotte.
C'était donc sans songer un seul instant que Gāo Kwai pouvait loucher sur mon derrière que j'étais parti me mettre à quatre pattes ramasser le bouton de manchette. Je perdais du temps et je n'aimais pas ça, et je risquais aussi de faire perdre patience à mon client. Je m'étais donc empressé de m'occuper de ce dernier, essayant de blaguer mais sa réplique m'avait aussitôt refroidie. En effet, si je revenais à la boutique sans rien avoir vendu, je risquais de passer un sale quart d'heure avec ma supérieure. Je sentais que Gāo Kwai ne l'avait pas dit de façon menaçante parce qu'il devait surement être gentil.

- Désolé...je vais aller plus vite...

Je tenais tout de même à m'excuser. Après tout c'était de ma faute. Si je n'avais pas été déconcentré par la beauté de la veste et de la peau du client, je n'aurai pas perdu ce temps précieux.
Une fois les boutons de manchettes mises, je laissais Gāo Kwai admirer le résultat, non sans avoir eut un léger sourire face à son compliment. Entendre que l'on vous faisait confiance pour votre travail faisait du bien à entendre. Surtout venant d'une personne tel que mon interlocuteur. Ce dernier m'avait ensuite poser une question, qui m'avait un peu surpris car je ne m'y attendais pas. A vrai dire, ma première idée était parce qu'elle coûtait chère mais ça pouvait aussi très bien être une autre raison.

- Parce qu'elle est importante pour vous ? On prend toujours plus soin des affaires qui sont importantes

Proposais je en songeant à ma propre situation. Je n'avais pas de vêtements auxquels je tenais particulièrement, mais il y avait des objets que Menn m'avaient offerts que je nettoyais quotidiennement. Je supposais donc que si il m'avait offert une aussi jolie veste,je ferai de mon mieux pour la rendre encore plus belle. Ou tout du moins, qu'elle le reste.

Kwai accordait d'attention à peu de choses même pas à sa propre famille. Il a toujours agi ainsi. Libre, sans aucune attaches et n'en faisait qu'à sa tête. S'il avait réussi à rassembler des personnes autour de lui, c'était dans l'unique but d'accroître son empire sans en faire trop. Il reste le prince des Unseelies, celui qui peut se faire pointer du doigt par le camp adverse. Il pouvait y laisser sa peau. Il lui arrivait donc d'accorder son attention au bien matériel. Au moins, il gardait ce genre de biens près de lui sur plusieurs années voir des siècles. Cette chemise en faisait partie. Kwai se souvient encore de ses nombreux voyages à travers le globe notamment sur la route de la soie. À cette époque, il avait appris que la richesse tournait autour du commerce et que les êtres humains étaient prêts à tuer afin de faire fortune. Tout cela le faisait saliver. Acquérir cette chemise était un trophée. Depuis, il en prend soin, la bichonne et forcément les boutons de manchettes devenaient un rôle crucial. Elles permettaient de rendre plus jolie qu'elle ne l'était déjà. Quant à la couleur rouge, elle ne perdait en rien son éclat. L'unseelie aimait cette teinte et malgré les années qui s'étaient écoulées, elle restera toujours son premier choix dans ses tenues. Le rouge le caractérisait si bien. Kwai pouvait se montrer autant passionné que violent !

Un sourire malicieux se dessinait sur les lèvres de notre ami. Il fit signe au vendeur de s'approcher de lui comme-ci il était sur le point de lui partager un secret. - Car malgré toutes ses années, elle garde toujours son éclat. Un peu... comme moi. Il lui murmura auprès de son oreille avant de se caler au fond de son canapé. Il est vrai que l'unseelie se portait plutôt bien alors qu'il était encore plus âgé que sa précieuse chemise. Cependant, il devait gardait cette information pour lui. Les murs ont des oreilles, s'il venait à donner un indice sur son âge, on risquerait de soupçonner sa véritable nature et qui sait, peut-être que le jeune vendeur faisait parti du camp adversaire ? Peut-être qu'il avait réussi à trouver la trace de l'un des unseelies pour le tuer ? Kwai se doit de toujours rester sur ses gardes. C'est pour cela d'ailleurs, qu'on lui avait recommandé ce bijoutier. Une valeur sûre d'après sa connaissance haute placée.

Kwai regarda une fois de plus ses bouchons de manchettes. Il était satisfait du résultat et bien qu'il accordait peu sa confiance à autrui, il avait bien fait de suivre le choix du vendeur. - Non pouvons partir sur ces boutons de manchettes, et puis si je m'en lasse, je sais où vous trouver. Un autre sourire au coin, Kwai continuait de taquiner l'autre homme, mais il avait bien souligné l'un de ses traits de caractère. L'unseelie se lassait souvent de certaines choses. La plupart du temps, c'étaient ses fréquentations. Il restait rarement avec les mêmes personnes sauf s'ils s'agissaient de ses hommes de mains ou bien de cet être-humain sur qui il a jeté son dévolu.

Tenue de Kwai

Ce client était différent des autres, je le sentais quelque part mais impossible de dire pourquoi. Pas parce qu'il semblait me draguer, mais il dégageait presque une prestance magique et sa beauté était aussi quasi irréelle. Heureusement, je n'étais pas sensible à ce genre de charme. Nombre d'humains devaient surement venir baver à sa fenêtre. Ma nature de triton me protégeait peut être du mauvais sort. Je n'avais pas du tout envie de me retrouver dans les bras d'un inconnu, même le plus riche de la planète. Les riches je les côtoyaient simplement pour leur vendre mes bijoux et augmenter ma paie du mois. Faire l'effort de sympathiser avec l'autre pour conclure la vente. Même si Kwai pour le moment ne s'était pas montré méchant. Juste taquin.
C'était donc tout à fait naturellement que j'avais répondu à sa question concernant sa veste. Réponse qui l'avait fait sourire avant de me demander de me rapprocher de lui. Je soupirai intérieurement avant de m'exécuter, comme si il allait me confier un énorme secret.

Non, en fait ce n'était simplement que sa vanité qui venait me souffler dans l'oreille. J'avais tout de même rougit légèrement, m'éloignant rapidement du client qui s'était enfoncé dans son canapé l'air de rien. Moi, je ne savais plus où me mettre et si ça n'avait tendu qu'à moi, je serai parti avec ma mallette sans même dire aurevoir. Hélas, je ne pouvais pas faire ça. A mon grand soulagement Kwai s'était décidé sur son choix.

- C'est un très bon choix

Je le pensais vraiment, si je pouvais je me serai acheté les même. Malheureusement, je n'avais pas les moyens de m'offrir ce que je vendais.

- Si vous voulez bien nous allons donc procéder à la vente...vous payez comment ?

Demandais je avant de sortir la machine de la taille d'un téléphone portable. Il y avait des années c'était plus gros, maintenant c'était aussi plat. Et il suffisait simplement d'un contact avec un téléphone ou une carte bancaire pour le paiement. C'était très pratique.