En le solstice d'hiver 2410 fut née une petite fille, un enfant né dans la neige et la tristesse. Blanche porcelaine, sa mère pauvre, elle n'a jamais connu son père biologique. À Kyoto dans ce quartier pauvre vivait une femme gagnant sa vie à travers son maître, une personne qu'elle ne connaissait que de son métier, ayant tout pouvoir sur elle. Un démon d'après elle, elle ne pouvait plus expliquer la chose, mais c'était ce qu'elle avait senti. Enceinte de son enfant, il refusa de reconnaître l'enfant, malgré le fait que la mère soit gravement malade. La petite fille fut seulement nommé par son père biologique, elle sera la pauvre malchanceuse Kimi.

Les cris de l'enfant résonnait dans la rue, elle ne s'arrêtait jamais, elle ne s'arrêterait pas, elle était effrayée. Sa mère devant elle venait de cracher du sang à nouveau, vomir comme elle faisait chaque jour, et s'effondrait au sol,  elle ne répondait plus, elle ne bougeait plus. Sa mère avait toujours été d'un blanc céleste, aujourd'hui elle prenait un ton verdâtre. Son cœur battait très lentement, Kimi était la seule à ses côtés. Apeurée, elle alla appelée à l'aide, quelqu'un pour sauver sa mère, quelqu'un pour ne pas la laisser seule. Un homme l'accompagna à sa maison, mais vit qu'il était trop tard. L'enfant était orpheline. Elle n'avait plus personne, elle était seule. L'homme à ses côtés décida de garder l'enfant à ses côtés, il lui trouvera bien une utilité, un moyen de ne pas l'avoir comme fardeau.

Jeune fille, son visage doux était déjà habitué à l'omniprésence masculine. Elle était l'enfant de trop dans cette famille, alors dès son plus jeune âge, elle s'occupait des corvées. Elle n'était même pas encore une adolescente et elle s'occupait déjà de sa famille adoptive comme une femme au foyer ou une domestique. Elle écoutait les plaintes, offrait les rafraîchissements, une âme présente pour eux. Si la petite continuait ainsi, son père avait une idée pour elle, surtout qu'ils commençaient, lui et ses fils, a manqué d'argent. Peut-être allait-elle lui être plus utile.

L'adolescence arriva et la voilà qui commence à affirmer un caractère. Bien qu'elle soit toujours assez souriante et douce, l'annonce du départ de Kyoto à Séoul, en Corée du Sud. Ne parlant pas la langue et surtout que celle-ci ne voulait pas partir dans l'espoir de trouver son père, tout s'effondrait. En arrivant en Corée, Kimi voulut montrer son désaccord à travers son comportement, la jeune fille commença donc par le manque de respect envers son père, puis pour ses frères et ainsi de suite. Pour son père, rien que ce pitoyable début de rébellion fut assez. Ce voyage n'était pas donc pour rien, ici, il connaissait un moyen de se faire de l'argent, un moyen de la rendre utile, mais avant pour lui rappeler à cette pauvre enfant chez qui elle était, il autorisa à ses fils de l'utiliser pour leurs plaisirs, n'importe lesquels, du temps qu'elle restait en vie et en bonne santé. Autorisation donné, il n'avait pas à en dire plus, depuis ce jour, la jeune japonaise devint comme l'objet de leur amusement, elle n'avait pas le moindre mot sur la chose, elle était coincée dans le rôle de l'objet.

Quelques années ensuite et la voici officiellement vendu par son père à multiples hommes pour des nuits ou même quelques jours contre une belle somme d'argent, un marché qui lui rapportait de l'or en trouvant enfin une utilité à sa petite fille, elle serait bien mieux entretenue par tant d'homme que par lui-même pensait-il. Bien qu'elle se défendait, qu'elle tentait de gagner sa liberté, jour après jour était comme un réel lavement de cerveau pour la pauvre adolescente, c'était un objet aux yeux du monde, et rien d'autre. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle revenait en pleurant à la maison, ensanglantait parce qu'elle s'était défendu, ou encore le nombre de fois où elle se faisait frapper en plein ventre pour tuer l'enfant qui voulait s'y border. Kimi ne souhaitait plus penser, plus vivre dans ce monde, et éventuellement, elle abandonna. Elle n'était plus qu'une coquille vide, un corps sans âme.

Tout c'était passé si vite et pourtant si lentement pour elle, un carnage dans la maison, des cris retentissaient, elle pouvait entendre la chair se trancher, les os se brisait, mais elle ne bougeait pas, assise sur son lit à viser le sol. Peut-être enfin, son tour était arrivée, elle allait enfin partir de ce monde. Un homme entra dans sa chambre, elle ne le regarda même pas une seconde. Tous ce qu'elle vit devant elle fut la tête de son père adoptif, roulait devant ses yeux, et pourtant, elle ne bougea pas d'un muscle. Elle n'avait toujours pas la moindre expression sur son visage, pourquoi pleurait ? Si elle avait encore des sentiments, elle aurait rit, elle aurait été heureuse. Elle était libre d'un homme, tout ça pour aller dans les mains d'un autre. Et chaque moment de sa vie fut ainsi, elle était le butin, le trésor, la récompense, et une fois assez joué avec le jouet, elle était jeté dehors. Pour recommencer encore et encore avec d'autres hommes.

Elle grandissait peut-être, mais elle ne changeait pas, elle restait vide, sans émotion, mais elle avait trouvé un endroit plutôt stable. Elle devait couché avec cet homme certes, elle devait le laisser la blesser pour son plaisir, mais elle n'avait plus à être le trésor de qui que ce soit. Elle n'avait plus rien d'amusant, elle ne réagissait plus, un ennui. Mais cet homme, il lui donnait de l'espoir occasionnellement, seulement pour lui retirer une fois qu'elle pouvait l'effleurer des doigts. Il lui avait offert un monde où vivre, elle pouvait danser si elle le souhaitait, elle pouvait chanter si elle le souhaitait, elle pouvait cuisiner ce qu'elle voulait, s'habiller comme elle l'entendait. Elle se sentait déjà plus libre de ses choix, même si tout ça lui finissait dans le visage, aux ordures, ou moquait par celui-ci. Elle retrouvait une passion, une illusion, une oasis, et elle arrivait à sourire.

Mais un soir, elle savait cet espoir, ce bonheur inaccessible juste devant elle, elle n'avait juste qu'à fuir, le plus loin possible de cet homme, et tout irait bien. Mais sa maladresse la reprit, et elle rata sa tentative, tout ça pour être puni à nouveau par son maître, pour être frappé et violé à nouveau. C'était trop, mais elle le supporterait comme elle l'avait supporté toute sa vie. Elle lui obéirait comme elle avait toujours fait, elle sera une gentille petite idiote comme il le souhaitait. Mais un jour, la tentation, la liberté, tout semblait si proche, si beau. Et lui, cet homme, continuait à lui crier dessus, qu'elle n'était qu'un objet pour ce monde. Liberté était le seul mot qui la faisait sourire. Un bandeau sur les yeux de cet homme pour un autre jeu sexuel et Kimi se rendit compte, elle pourrait être libre. Tout ce qu'elle avait à faire était de craquer. Une fois pour toute. De ses mains froides, elle attrapa le premier objet tranchant qui lui vient à la main et transperça ce corps qu'elle haïssait devant elle une, deux, trois, maintes fois sans s'arrêter. Les larmes qui coulaient sur ses joues n'étaient que le résultat d'année entière à se retenir. Le sang giclait, les cris s'étouffaient pendant que la pauvre blanchâtre s'embellit de rouge, redonnant vie à ce corps sans âme, redonnant vie à la pauvre Kimi qui s'était endormie depuis si longtemps. Libre. Elle était libre.

Libre mais seule. Elle n'alla même pas caché son crime, elle s'en fichait elle était libre. Un rire retentit dans la chambre, confuse entre rire et larme, elle n'avait plus qu'à se trouver un moyen d'avoir une vie correcte dans ce monde de détraqué et monstres. Les monstres ne sont pas ceux qui en ont l'air la plupart du temps, elle le savait, mais elle se devait d'être prudente. Cacher son passé pour ne pas être utilisée à nouveau, cacher qui elle avait été pendant tant de temps.