La nuit avait déposé son voile ténébreux sur la Corée depuis quelques heures déjà et la vie nocturne pouvait enfin commencer. Une nuit comme les autres avec le brouhaha habituel aux alentours des bars et des night-club, ces jeunes qui sortaient pour aller faire la fête et les lueurs des lampes qui donnait au lieu une atmosphère mystique. Il y avait cette impression de mystère qui régnait en maître sur la ville et le calme des ruelles sombre qui comptaient peu de passage n’était clairement pas un endroit sûr par où se balader. Déjà presque minuit, une chance qu’il y ait des petits shop encore ouverts de ces heures-ci si jamais on a besoin de faire quelques courses de dernière minutes. Choisissant le calme et l’obscurité de la nuit, le sorcier sortit enfin de sa grotte où son colocataire n’était pas encore rentré. Un samedi soir il était évident que son meilleur ami profitait pleinement des bars de ces heures-ci … Kazuo traversa la ruelle en face de son apparemment avec juste le nécessaire pour payer. Il n’aimait pas se balader avec trop d’argent sur lui, les rues la nuit étaient loin d’être sécurisé et même pour un sorcier il fallait savoir mesurer les risques. Les mains dans les poches et le visage orienté en face de lui, il poursuivit sa route en gardant bien en vue le panneau lumineux du shop qui clignotait légèrement, affichant une multitude de publicités.

Le quartier était calme, seul l’écho de ses pas et le silence répondait aux voyageurs qui pourraient se promener dans le coin. Durant sa marche, le sorcier songea alors à son colocataire … Il espérait qu’il n’allait pas rentrer encore trop tard ou complètement bourré comme c’était souvent le cas le week end … Après il n’était ni ses parents ni un tuteur pour lui, il était grand il faisait ce qu’il voulait, Kazuo n’avait pas son mot à dire, il devait lui laisser ses liberté, ne pas le brider. Ce serait ainsi la meilleure manière de perdre son amitié et c’est la dernière chose qu’il souhaitait … Mais le platine ne pouvait tout de même pas s’empêcher d’avoir cette boule de stresse au creux de son ventre à chaque fois qu’il passait la nuit sans nouvelle de lui. C’était idiot mais il avait tellement peur pour lui, qui lui arrive n’importe quoi et qu’il ne le revoit plus jamais … Cela suffisait de son amant il ne voulait pas perdre une autre personne cher à son cœur une fois encore … Le sorcier chassa rapidement cette pensée lorsqu’il passa la porte automatique de la boutique, saluer par les deux seuls vendeurs présent dans le shop. Une ambiance endormis et presque sans vie régnait ici, les lieux auraient pu être désert que ce serait la même chose. D’ailleurs à son grand étonnement il était le seul client à arpenter les rayons. Vu l’heure assez avancée de la nuit il ne s’attendait pas à autre chose.

Une fois les articles souhaités en main, il passa à la caisse ou l’employé le fixa un long moment. Le platine haussa alors un sourcil avant de planter ses yeux de givre dans les siens, il était presque déroutant et cela n’aida pas l’immobilisme du vendeur qui resta ainsi quelques instants. Kazuo soupira discrètement, c’était comme ça à chaque fois qu’il croisait la route de quelqu’un. Les gens le dévisageait, regardait son style sombre et assez atypique. Parfois c’était de l’admiration, parfois de la fascination mais aussi comme ici un peu de crainte. Après quelques secondes de lourd silence, le nécromancien se décida à enfin prendre la parole pour briser ce manque de conversation.

« Combien est-ce que je vous dois … ? » Dit-il d’un ton calme, presque bas et qui laissait encore plus cette aura de mystère s’élargir autour de lui. Il reçut l’effet voulus de secoué l’employé de la boutique qui parut se réveiller d’une transe profonde en s’excusant. Il annonça alors le montant sous le regard glacial de Kazuo qui déposa simplement la monnaie rapidement. Il attendit quelques seconde en tendant la main pour récupérer sa monnaie et son ticket mais cela ne vint pas … « Est-ce que je pourrais avoir le reçu et mes sous je vous prie … » L’employé s’exécuta en se fondant en excuses comme s’il avait peur que le sorcier le dévore. Ce dernier récupéra le nécessaire avant de le couper dans son flot de paroles. « Ça iras, bonne soirée. »

D’une minutes à l’autre il était passé de muet à moulin à parole … Peut-être qu’il lui avait fait peur, ce qui ne serait pas nouveau … Passant la lanière du sachet plastique autour de son poignet, le jeune homme quitta la boutique et fourra ses mains dans ses poches en direction de son appartement. Il espérait vraiment que Kosuke soit rentré … Il n’aimait pas le savoir dehors et potentiellement ivre … Il y avait vraiment des gens bizarres dans le coin, il ne voulait pas qui lui arrive quoi que ce soit …

Mais alors qu’il n’était qu’à quelques pas de la porte de son immeuble, son sang se glaça et ses sens se mirent en alerte en entendant des pas derrière lui. La paranoïa pouvait y être pour beaucoup, après tout il y avait tout de même du passage de temps en temps dans le quartier, mais le fait que ces pas le suivent de plus en plus près et depuis un certain moment sans que la personne ne le dépasse, il y avait quelque chose de louche … Heureusement que le platine avait de la suite dans les idées et qu’il était doté d’une certaine intelligence pour ne pas sortir ses clés et rentrer dans le bâtiment … Si c’était quelqu’un de mal intentionné lui donner la position de son lieu de vie était loin d’être une bonne idée … Il voulait vérifier si son hypothèse était fondée avant ou s’il délirait totalement à inventer des dangers là où il n’y en avait pas. Puis au pire ça lui fera faire sa petite promenade nocturne. Le Japonais contourna alors par une autre rue et voir ainsi si l’individu le suivait toujours. Il ne voulait pas se retourner, à dire vrai voir le visage de la personne ne l’aiderait pas dans le moment présent … Les minutes défilèrent durant lesquels les pas se rapprochaient toujours plus lui faisant comprendre qu’il avait eu raison de faire confiance à son instinct. Ce dernier lui dicta alors la suite et sans attendre se mit à courir en slalomant dans les rues pour échapper à son poursuivant. Il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond, et les pas de courses de l’individu lui donnèrent raison qu’il le suivait bel et bien … Avec les dangers présents et le nombre d’autres créatures peuplant ces rues il valait mieux se montrer prudent, pourvus qu’il ne le rattrape pas car si cela devait arriver, il allait être grand temps de mettre en pratique ce que son mentor lui a enseigné …