Impossible de se concentrer chez lui, San faisait les 100 pas afin de trouver le brin d'inspiration. Malheureusement, le silence ne s'installait pas, le bruit des ruelles, des voisins et autres dont le jeune homme n'arrivait pas à distinguer le rendaient fou. C'est donc sur le coup d'impulsivité, qu'il prit sa planche à dessin, ses crayons avant de prendre le chemin du parc. Peut-être que là-bas, le silence s'y trouvait ? Lui, qui était de nature patient, là, c'était jouer avec ses nerfs. Il espérait au fond de lui, que son inspiration referait surface une fois près du lac. Surtout que sa deadline approchait à grand pas. San ne devait donc pas se louper ! Il connaissait rarement l'échec. Le trajet fut assez long malgré tout, le jeune homme avait pris son mal en patience et dès qu'il arriva vers le lac, l'air se montrait plus pure sans oublier le bruit qui se faisait minime puisque seuls les oiseaux émettaient des sons. San était plus que ravi d'avoir pris cette décision, il se pressa pour poser ses fesses dans l'herbe. Il déballa ses affaires tranquillement, ouvrit son carton pour y trouver ses œuvres. Certes, l'endroit était idéal pour entendre le chant mélodieux des oiseaux, cependant, San n'avait pas prévu le vent. Petit insoucieux, à peine le carton ouvert, ses croquis s'envolèrent dès que le vent s'éleva. Misère, l'étudiant abandonna le restant de son matériel pour faire la chasse au papier. Il était hors de question de recommencer son travail surtout qu'il avait passé nuit et jour dessus. San récupéra deux voire trois feuilles qui s'étaient déposées dans l'herbe. Il était encore loin du compte, la situation la plus désastreuse arriva quand le regard de notre ami se dirigea vers le lac. Le sorcier poussa un cri de mécontentement ! Quel idiot ! Un vrai crétin ! Il se maudissait lui-même, puis retrouva peu à peu son calme. Cela ne servait à rien de s'énerver, après tout, le mal était déjà fait. Bien évidemment, il n'allait pas laisser mère nature emporter le restant de ses dessins soit par le vent soit par la noyade. Il se mit en tête d'aller récupérer les feuilles flottantes avant qu'il ne soit trop tard. Heureusement pour lui, celles-ci se situaient à quelques centimètres du ponton. Avec beaucoup d'agilité, San pouvait les récupérer sans même utiliser ses dons de petit sorcier. De plus, il ne les maîtrisait pas totalement.

Le jeune étudiant arriva au bord et tel un chat, il n'était pas friand de l'eau surtout CETTE eau là. Peut-être qu'elle n'était pas propre ? Que des cadavres d'animaux voire humains se trouvait là-dedans ? Rien que d'y songer, San grimaçait. Bref, ce n'était pas le bon moment pour penser à cela. Il était temps de récupérer ses œuvres sur le lac, mais dès qu'il s'accrocha au ponton afin de tendre le bras, ce dernier glissa sur un vulgaire morceau de bois sans doute encore humide suite à la pluie de la veille. Le choc de la chute l'entraîna dans un état de panique. Il ne fallait pas non plus oublier l'amour de San envers l'eau. À cause de cela, le garçon n'avait pas encore appris à nager. Était-ce donc fini pour lui ? C'est dans ce moment précis, que toute une vie défila dans l'esprit. San se voyait déjà partir sans avoir eu l'occasion de connaître son véritable passé. Peu à peu, ses paupières se fermaient et l'eau envahissait ses poumons. Quelle mort stupide ! San arrivait tout de même à émettre une dernière moquerie sur lui-même cette fois-ci !

Lorsque je passais près d'un point d'eau, j'avais tout de suite l'envie d'y plonger comme si l'élément m'appelait. Sauf que c'était un peu compliqué de tremper ses pieds n'importe où et encore plus quand il y avait des gens. Je ne voulais pas prendre le risque de me faire découvrir et de finir en thon pour le déjeuner d'un chasseur. Heureusement que les humains avaient inventés la baignoire pour me permettre de profiter un peu de l'eau. Ce n'était pas la même chose que celle de la mer, elle était loin d'être salé malheureusement. Et puis je pouvais pas non plus la boire au risque d'avoir un goût affreux dans la bouche.
Mais Poséidon avait créé des lacs pour ses héritiers, et la Corée du Sud en regorgeait, notamment dans les parcs aux alentours de Séoul. Une aubaine pour un triton. Je n'avais pas à aller bien loin, jute à m'assurer qu'il n'y avait pas de visiteur aux alentours avant d'y mettre mes nageoires. Après je pouvais rester longtemps sous l'eau si jamais quelqu'un arrivait. C'était donc en ce merveilleux jour de paix que je m'étais rendu jusqu'à Jongno et son immense parc. Il y avait pleins d'arbres et de buissons là bas, de quoi cacher mes vêtements le temps de ma baignade. Car il était évident que je n'avais pas envie de me perdre dans mon pantalon et trempé mon haut. Le plus long était bien sur d'attendre d'être sec pour retrouver mes jambes, mais ça ne me dérangeait pas vu que j'avais de la compagnie. Le lac était en effet remplie de poissons avec qui j'avais facilement lié une amitiée marine. Ils m’accueillait toujours avec joie quand je venais nager avec eux. Ce n'était pas tous les jours qu'un triton venait leur rendre visite. Ils adoraient m'écouter sur la vie à l'extérieure.
Ce jour là, était donc l'un de ses fameux jours où j'allai retrouver mes amis aquatiques, une fois mes affaires cachés et à l'abri des regards j'avais plongé dans l'eau. Tourbillonnant de bonheur en retrouvant mes nageoires et mes écailles roses et blanches.

Love ! C'est Love !

Les poissons m'avait rejoint, s'amusant à me tourner autour tout en répétant mon nom. Je leur avait donné le vrai et non celui que l'on m'avait attribué pour vivre auprès des humains. Ces derniers ne se doutait pas que mon pseudo d'artiste était en réalité bien plus que cela. J'étais donc en train de jouer avec mes amis lorsque j'avais aperçu une ombre à la surface du lac. J'espérais qu'il ne m'avait pas vu...Puis l'ombre s'était soudainement enfoncé dans l'eau. Pourquoi est ce que l'humain ne bougeait pas ses membres ? L'idée qu'on avait peut être jeté un cadavre dans le lac m'avait traversé l'esprit - je regardais trop de drama policier - mais il s'était peut être juste assommé. Et si j'avais appris une chose, c'était que les humains ne savaient pas respirer sous l'eau. Ils étaient obligé d'être assisté par des objets pour le faire. Je nageais donc rapidement vers la masse et l'attrapait par la taille avant de remonter vers la surface. Dans l'eau j'avais plus de force que sur terre et réussissait à trainer l'humain jusqu'au rivage. Je pouvais distinguer mieux ses traits et reconnaître l'homme qui était venu dans la bijouterie où je travaillais et m'avait demandé de l'aider pour son projet d'école.

- Heo San ?

Si ma mémoire était bonne c'était ainsi qu'il s'appelait. J'ignorais comment réveiller quelqu'un qui s'était noyer mais dans les séries, on mettait des claques à ceux qui perdaient connaissances.

- Désolé

M'asseyant sur le bord du lac, je me penchais vers l'étudiant avant de lui mettre une claque tout en l'appelant. Dans la Petite sirène, le prince s'était réveillé tout seul, mais manifestement ce n'était pas le cas avec Heo San. Le plus inquiétant était que sa poitrine ne se soulevait même pas. Il y avait un truc coincé ou il était gonflé comme un ballon d'eau ? Vu où j'en étais, je donnais un grand coup de poing au niveau des poumons. J'avais pas fait anatomie humaine mais il me semblait que c'était là...

San était convaincu que son heure était arrivée au point de se moquer lui-même de finir ainsi. Si sa vie défilée d'un trait sous ses yeux, il ne s'attendait pas à voir le dernier visage de se vendeur de bijoux, celui avec qui il avait changé pour son projet artistique. La situation était comique ! La beauté de cet homme avait tant marqué le jeune étudiant qu'il le voyait s'avancer vers lui dans sa tenue mi Adam et mi-poisson. Oui, c'était sans doute l'imagination de San. Le poisson étant son animal favoris et le visage angélique du vendeur son pincement au cœur, forcément, il a mixé l'ensemble. Ainsi, San se laissa emporter par cette dernière vision, de celle du vendeur qui vient à son secours. Un sourire taquin se dessina sur les lèvres du sorcier, puis ses yeux se fermèrent une bonen fois pour toute. Était-ce vraiment la fin ?

L'air frappa les joues de San et il entendit vaguement son prénom. Il se demandait si le paradis n'allait pas tarder à l'accueillir. Tout était assombri et les bruits se faisaient minimes. Le jeune étudiant réagissait à peine aux claques qu'on venait de lui infliger, c'est avec une grande douleur sur sa cage thoracique, qu'il se réveilla brusquement. On vient de lui affirmer qu'il était loin du paradis et que la dure réalité l'avait frappé de plein fouet. San ressentit le besoin d'extérioriser toute l'eau qu'il avait englouti en crachant tout ce qu'il pouvait. Il mit environ plusieurs secondes à le faire et prit conscience qu'il était bel et bien vivant au bord du lac sans oublier qu'il n'était pas seul. Quand il se retourna afin de savoir à qui il faisait affaire, San vit le visage familier du vendeur. Alors ce n'était pas son esprit ? C'était réellement lui ? Le sorcier s'essuya la bouche tout en contemplant le visage et par la suite le haut du corps du jeune homme. Ce dernier était bien nu ce qui rendit le visage de l'étudiant tout rouge. Au moins, il n'avait plus l'air d'être cadavre au teint pâle.

San redressa rapidement son regard sur le visage du vendeur avant de frôler le ridicule. Le sorcier finit par adresser un sourire. - Oh hyung. C'est toi ?! Le jeune homme se massa la cage thoracique, il ressentait encore la douleur suite à l'étrange massage cardiaque que l'aîné venait de lui faire. - Ash ! Cela fait mal hyung... pourquoi tu es si brusque ? San grimaça de douleur, il accentua la situation histoire de taquiner un peu le vendeur. Il arrêta un instant de jouer l'idiot pour ensuite ajouter. - Tu sais... un massage cardiaque est toujours suivi d'un bouche à bouche. San le taquina encore, mais il n'avait pas tord ! Il semblerait que le vendeur eût totalement zappé le passage du bouche à bouche. Par conséquent, c'était une bonne excuse pour le sorcier puisse recevoir le premier baiser de celui qu'il l'avait tiré tel un aimant dès leur première rencontre. Le plus jeune ferma ainsi les yeux tout en se rapprochant de son sauveur. Sans plus attendre, il tendit les lèvres, persuadé que son hyung allait tomber dans le panneau !

A mon grand soulagement, l'étudiant avait finit par se réveiller. Pas comme quelqu'un qui sortait de son lit vu comment il était en train de cracher ses poumons. En tant que triton je ne savais pas ce que ça faisait de boire la tasse mais vu la tête de Heo San, ça ne devait pas faire du bien. Le principal était qu'il soit vivant car je me voyais mal appeler la police dans ma situation actuelle.

- Désolé, j'ai pas suivi de formation de secours...

Ma méthode avait surement été trop barbare et loin d'être ce qui fallait faire en cas de noyade mais le résultat final était le même. En plus douloureux certainement. Et puis l'humain m'avait reconnue alors il n'était pas si abîmé que ça. Il avait même la force de me taquiner alors c'était que tout allait pour le mieux dans sa tête. C'était plutôt moi qui me retrouvait embêté car j'étais sous ma forme de triton et ne pouvais donc pas aller bien loin - hormis dans l'eau. C'était l'inconvénient de jouer les héros. Heo San s'était donc retrouvé être la princesse en détresse, princesse qui m'informais qu'après le massage cardiaque il fallait faire du bouche à bouche. J'avais haussé un sourcil face à ces propos. Je voyais l'étudiant fermer les yeux et attendre que je pose mes lèvres sur les siennes. Le rouge m'était monté aux joues.

- Ya ! Espèce de pervers !

M'écriais je avant de le pousser dans l'eau par réflexe. Surement une réaction démesuré car j'aurai pu tout simplement dire "non". Mais c'était hyper gênant comme proposition. Contrairement à mes congénères je n'étais pas du style à changer de partenaire - je n'en avais même jamais eu. La saison des amours était très loiin de moi. Surtout quand la personne avec qui on aurait eu potentiellement envie de le faire était allé voir d'autre océan. Donc pour le moment je gardais mes écailles pour moi, même si en pensant à un certain présentateur je sentais mon coeur s'emballer.

- Ah Heo San !

Il n'était toujours pas remonter à la surface. Est ce que je l'avais poussé trop fort ? Je plongeais dans le lac et allait une nouvelle fois le pêcher pour le remonter à la surface. C'était de sa faute aussi, il avait qu'à pas faire des propositions aussi douteuse. Je n'avais pour autant pas envie de m'embrouiller avec l'étudiant et m'excusais une fois qu'il était de retour parmi nous.

- Désolé de t'avoir remis dans l'eau

Oui, il était convaincu que le triton allait accepter de lui faire ce bouche à bouche à cause de sa naïveté. San ne s'attendait pas à se retrouver une nouvelle fois dans l'eau et se fut un choc pour lui qu'il ne manquait pas de se noyer une seconde fois. Et bien, on dirait que le sorcier s'était trompé au sujet de Minki. Ce dernier était loin d'être naïf ! En plus, il venait de qualifier de pervers. San n'en est pas un, disons plutôt qu'il est opportuniste. L'occasion s'est présentée pour lui d'avoir son premier baiser avec le plus vieux, il l'a saisi. Malheureusement, cela ne s'est pas passé comme prévu et une nouvelle fois, l'étudiant doit payer pour ses actes.

Le sorcier ne resta pas longtemps dans l'eau. Certes, des secondes s'écoulèrent avant que Minki décide de replonger afin de lui sauver encore la mise, mais San ne perdait pas pour autant connaissance. Il laissa le triton le récupérer et le ramener sur le bord. Il se mit à tousser de nouveau pour que l'eau soit bien sortie de ses poumons. Il admettait désormais détester la flotte et pourtant, il avait une passion inexpliquée pour les poissons. En parlant de ces êtres étranges, l'étudiant ne s'attendait pas à trouver Minki dans une forme mi-humaine mi-poisson. Quel étrange destin ! Était-il une sirène ? San ne se gênait pas pour balayer le corps du plus vieux du regard. Il observait sa peau nacrée et surtout son torse peu musclé, mais dont les traits étaient bien dessinés. Cette scène lui donnait encore plus envie de crayonner le triton sur une feuille aussi blanche que sa peau. San fut tellement absorbé par ce spectacle qu'il ce captait pas que ses joues avaient viré au rouge. Il n'avait même pas entendu les excuses de Minki.

Les secondes défilèrent et San finit par revenir à lui en toussant une dernière fois. Son cœur fut un tantinet brisé par le refus de Minki. Tant pis, c'était un échec, peut-être que la prochaine sera la bonne ? Le sorcier souhaitait garder un brin d'optimisme et puis, il l'avait pris un peu pour un jambon en lui faisant croire à l'histoire du bouche à bouche.

San soupira. Il était désormais trempé de la tête aux pieds et le froid le frappait de plein fouet. Il rapprocha donc ses jambes près de son corps histoire de se réchauffer un peu puis il jeta son regard sur l'étendue des dégâts. Ses feuilles de dessins ne ressemblaient plus à rien. Tout ce mal pour rien ! La prochaine fois, l'étudiant réfléchira à deux fois avant de se rendre dans ce genre d'endroit pour dessiner. Son regard se porta ensuite sur l'homme situé à ses côtés. San pencha délicatement la tête et lui adressa un petit sourire taquin, toujours ce sourire qui en disait long sur ce qu'il ressentait envers l'homme poisson.

- Je devrais piquer des têtes plus souvent, surtout si le plus beau poisson du récif vient à mon secours. Mais quelle idée ! Bien sûr, San n'oserait pas. Il sortit ce genre d'ânerie afin de continuer son petit flirt avec son aîné.

Je m'en voulait un peu d'avoir poussé l'adolescent dans l'eau alors que visiblement il ne savait pas nager. Je ne désirai pas sa mort malgré son mauvais comportement envers moi. On ne pouvait pas non plus dire que c'était mauvais, mais on ne se connaissait pas assez pour faire ce genre de proposition. D'autant plus que je n'avais jamais rencontré les lèvres de quelqu'un alors ce n'était pas pour les donner à un presque inconnu. Quoique, mise à part qu'il était étudiant en dessin je ne savais pas grand chose de Heo San. Vu comment il m'avait regardé il semblait en tout les cas apprécié ce qu'il voyait. Mais par contre être dévisagé ne me dérangeait pas, j'avais l'habitude même entre sirènes.

Heo San avait l'air d'avoir froid, vu la façon dont il avait rapproché ses jambes vers lui. Je n'avais malheureusement pas la capacité d'aller chercher mes vêtements pour lui prêter - au moins mon tee-shirt. Etre grelotant ne l'empêchait cependant pas de me complimenter tout en plaisantant. N'arrivant pas pour autant à traduire son petit sourire que je prenais pour de la taquinerie.

- Je ne suis pas le plus beau mais on peut dire que je suis le moins dangereux

C'était vrai, il y avait pas mal de tritons beaucoup plus mignons que moi. En revanche, le pacifisme faisait partie de la minorité dans mon espèce. Je ne pouvais pas leur en vouloir avec tout ce qui nous était arrivés. Mais pour moi, se venger sur les humains ne résoudraient pas le problème. Ca ne ferait d'ailleurs que les empirer.

- Qu'est ce que tu dessinais au fait ?

Demandais je tout en m'emparant d'une feuille qui flottait à la surface de l'eau. Malheureusement, ça ne ressemblait plus à rien. Heo San devait être triste d'avoir perdu tout son travail. En tout les cas moi j'aurai de la peine. Mais vu que je savais pas trop bien dessiner je ne risquait pas de m'aventurer à faire de l'art dehors. J'étais bien plus à l'aise à tenir un micro qu'un pinceau. Peut être que lorsque j'aurai assez économisé pour ouvrir ma bijouterie Heo San pourrait m'aider pour le design des bijoux ? Il était facile de les imaginer dans sa tête mais ça l'était beaucoup moins de les mettre sur papier.

San fit sa petite moue suite à la réponse du triton. Visiblement, ce dernier n'acceptait pas d'entrer dans son jeu. Ce n'était peut-être pas le bon moment ? Le sorcier devait donc se montrer patient et puis, il n'avait pas dit le dernier mot. Il s'estimait déjà heureux d'avoir été sauvé par "l'un" des plus beaux poissons du récif. Pour San, qu'importe si il y a d'autres espèces plus jolies, plus dangereuses ou plus craintives. Il n'a jamais eu l'occasion de croiser une créature de l'eau sauf ses poissons dont il prenait grand soin. Pour San, Minki était le plus bel homme à ses yeux et forcément la plus belle créature marine. Le jeune étudiant se mit à sourire sans ôter son regard du visage ou plutôt du corps de Minki. Peut-être que cette scène ne se présentera pas de si tôt, il devait en profiter. - L'eau m’effraie. Je préfère contempler le peuple marin derrière une vitrine ou contempler l'une de ses créatures à mes côtés. San ne cessa pas de complimenter le triton, c'était tout ce qu'il pouvait faire afin que ce dernier finisse par comprendre à quel point, il lui plaisait.

Son sourire s'effaça aussitôt lorsque l'homme en sa compagnie lui demanda ce qu'il dessinait. Il porta son regard droit devant lui. Ces dessins étaient sûrement au fond du lac à l'heure qu'il est. Enfin tous sauf un puisque Minki avait réussi à en récupérer un. San planqua la moitié de son visage dans ses bras. Il ne souhaitait pas dévoiler sa mine tristounette face au triton. Sa fierté en avait pris un coup. Comment allait-il rattraper ce désastre ? Il allait devoir bosser nuit et jour et il ne pouvait même pas utiliser sa magie.San ne cessa pas de complimenter le triton, c'était tout ce qu'il pouvait faire afin que ce dernier finisse par comprendre à quel point, il lui plaisait. San expira un bon coup histoire de reprendre ses esprits. Il n'allait pas verser une larme en face de l'homme qui le fascinait ! - Juste des corps. J'aime dessiner les courbes qu'elles soient féminines ou masculines. C'était pour un projet, mais tout est fichu... Ce n'était pas dans le caractère du jeune sorcier d'être aussi pessimiste, mais avec tout son travail jetait à l'eau, il fallait être réaliste !   

Avoir peur de l'eau, quelle idée étrange. Je ne pouvais pas comprendre ce sentiment, vu que j'étais un triton. L'eau était donc ma maison, mon foyer dans lequel j'aimais me prélasser, nager pour oublier mes soucis. Je savais que les humains avaient des problèmes appelées phobies : vertige, certains animaux, certains insectes, de la foudre et même de l'eau, visiblement. Ce qui était bien dommage. San manquait quelque chose d'incroyable mais je supposais qu'un humain trempé avait froid. Je le voyais bien grelotter avec ses vêtements mouillés. Mais je n'avais rien à lui prêter, car sinon je serai nu, et ce n'était pas vraiment apprécié de trainer sans rien sur le dos dans les rues.

- Tu n'a vraiment aucune raison d'avoir peur, l'eau est ton ami

Je tentais de le rassurer, esquissant un petit sourire face à son compliment caché. J'avais bien vu qu'il n'avait cessé de me regarder depuis que j'étais sorti hors de l'eau. Ce n'était pas tous les jours que l'on pouvait voir un triton. A vrai dire, je tenais de cacher ma vraie nature pour ne pas me faire tirer dessus par un chasseur. Si j'étais libre de vivre comme je l'entendais, surement que je me moquerai bien que l'on me voit en train de m'amuser avec les poissons. Ce n'était hélas pas le cas. Il y avait d'autres personnes qui me courraient après que pour me tuer. Mes écailles étaient quelque chose de rare et de beau. Je n'oubliai pas non plus les cirques où j'avais entendu que certaines de mes consoeurs avaient été enfermés pendant des lustres. Et puis bien évidemment, la science. Se faire disséquer comme une pauvre petite souris....Heureusement, j'étais tombé sur San et pas sur l'une de ces mauvaises personnes.

Enfin bref, le jeune homme n'avait pas eu de chance de tomber dans l'eau et de tremper ainsi ses feuilles de dessin. Tant de travail gâché. J'étais tout de même curieux de savoir ce qu'il était en train de dessiner ici. Il avait l'air si désespéré dans sa réponse, que je ne savais pas quoi faire pour le consoler. Je n'étais pas très douté pour réconforter les autres. Mon frère était meilleur dans ce domaine. Qu'aurai t-il donc fait ? Je ne me voyais pas serrer San dans mes bras, on était pas si intime.

- Ce n'est pas fichu...tu peux me dessiner si tu veux...enfin si je t'inspires bien sur...

Proposais je d'une voix timide après avoir eu une petite idée. Je n'avais jamais été l'objet d'un dessin mais en même temps, ça pouvait être intéressant. Et puis vu que j'étais torse nu, aucun vêtement ne cachait mes courbes masculines.