Look • Mais où était-elle passée ?!

Pour les gens du fond qui ne savent pas, aujourd’hui est le jour où les derniers arrivés sont nourris, le jour où je dois vérifier s’ils vont tous bien, lesquels vont muer, si je trouve des moisissures ou s’il faut humidifier certains des vivariums. Pendant ladite inspection où je salue mes chers protégés, j’avais assez rapidement trouvé un problème, un problème paraissant tout d’abord relativement simple mais qui s’avéra finalement bien plus grave.

Mon Ephebopus murinus -aka Skeleton tarantula- juvénile se trouvait portée disparue !

J’avais retourné intégralement mon appartement, cherchant dans tous les improbables recoins à l’aide de potions et de mes pouvoirs psychiques, mais rien ! Elle n’était nulle part dans le logement, la seule explication plausible -et effrayante- était qu’elle devait être sortie… Cette simple pensée me rendit pratiquement malade, je devais pourtant en avoir le cœur net et j'espérais sincèrement m'être trompée et avoir juste mal cherché.
Je gardais un échantillon de chacun de mes petits amours (poils, cellules, mues) pour les différencier et avoir toujours un peu de produit en cas d’urgence pour des potions rares et délicates.

Et l’urgence, on y était !

Rarement mon cœur n’avait battu aussi fort, juste le temps d’avaler une concoction de mon cru et je pus visualiser le chemin emprunté par mon amie mygalomorphe. La trace n’était que résiduelle mais je pouvais voir son passage par la fenêtre puis vers le lointain. La panique failli m’envahir, je n’avais pas peur pour les autres, mais pour elle, toute seule dans un environnement non protégé et qui lui serait hostile ; rare étant les personnes acceptant le contact avec une araignée sans vouloir l’écraser immédiatement, surtout une tarentule.
Suivant les traces infimes aussi rapidement que je le pouvais, je retrouvais sa trace loin, je la savais tonique mais quand même ! A moins d’avoir pris un transport ça paraissait compliq…

Oh non ! Pitié qu’elle ne se soit pas engouffrée dans une voiture ! Il me serait impossible de remonter sa trace !

Où es-tu ma belle ? Je ne veux pas qu’il t’arrive quoi que ce soit !

Codage par Libella sur Graphiorum

Elliot commençait à vraiment reconsidérer ce qu'il allait faire par la suite. Les derniers évènements remettaient en question tous leurs plans. Il n'y avait vraiment qu'Alexander à s'entêter à vouloir devenir Hunter maintenant. Elliot n'avait jamais été très fan de l'idée, même s'il avait un profond ressentiment pour certains surnaturels... Quant à Emily, elle ne cessait plus de parler d'histoire de magiciens... Elle avait acheté dans leur dos un kit de magicien, lequel elle avait utilisé dans l'espoir de faire apparaître on-ne-sait-quoi. De toute façon, ni Alexander, ni Elliot ne s'en souvenaient. Le russe avait juste front en soirée, et découvert cette boîte et une drôle de fleur dans un verre d'eau. La fillette du système avait écrit sur un petit papier un mot comme : "C'est un cadeau du gentil magicien pour moi, pas touche ! Et Elliot, manger mes cookies c'est pas bien". Évidemment, le gatekeeper avait été immensément confus, en se souvenant qu'avant de s'endormir, il avait juste été face à un démon qui avait plus ou moins eu l'intention de l'éliminer... Que s'était il donc passé entre cet instant, et ce début de soirée ? Emily n'avait jamais voulu lui expliquer. Il semblait d'ailleurs à Alex' qu'Elliot connaissait certaines lignes, mais il avait gardé le silence, coopérant avec la gamine et laissant le protecteur dans un profond embarras.
Dans tous les cas, Elliot avait commencé à reconsidérer certaines choses. Voulait il devenir un meurtrier lui aussi ? Non. Il ne pouvait pas infliger ça à Emily, ce n'était qu'une enfant. Ils partageaient le même corps, elle pouvait en avoir le contrôle à n'importe comment, et si elle découvrait du sang sur ses mains, elle serait encore plus traumatisée qu'elle ne l'était déjà. Et dans chacune de leurs décisions, ils devaient prendre en compte la volonté des autres. Ils décidaient à trois, ne faisaient souvent que ce qui leur convenait à eux trois, et chacun en pâtissait. C'était un mode de vie qui coûtait à tous les alters, et sûrement à la plus jeune. Elle ne pouvait même pas jouer avec les enfants de son âge, mettre les vêtements qu'elle voulait, ou se maquiller, juste parce qu'ils voulaient passer incognito. Juste parce qu'ils étaient effrayés. Effrayés qu'on sache qu'ils étaient multiples, qu'on les rejette et les moque à nouveau.
Soupirant, l'anglais remis son sac sur son dos, fronçant les sourcils en sentant que la répartition de la masse de celui-ci était étrange. En regardant de plus près, il s'aperçut donc que celui-ci était ouvert. Quel bêta ! Ses affaires de cours pourraient tomber ! Il referma la fermeture éclair, sans même apercevoir la bestiole poilue au fond du sac.
Sortant sa carte de bus, l'étudiant alla se positionner au bord du passage piéton pour embarquer. Il ne s'alarma pas de cette sensation étrange, comme si quelque chose bougeait à travers le tissu fin de son sac. C'était juste normal, n'est ce pas ? Un cahier qui avait dû glisser ? Des crayons ? Le vent ? Juste parce qu'il avait bougé ? Il monta dans le bus, aveugle à tout ce qui l'entourait, saluant poliment le conducteur avant de faire valider son passage, et de filer se cacher au fond du véhicule. Il n'aimait pas trop se détacher de la masse, allant s'asseoir avec son sac sur les genoux.
C'est alors qu'il sentit à nouveau quelque chose bouger à travers le tissu.
Fronçant les sourcils, il se demanda donc qu'est ce qui pouvait bien faire tout ce grabuge dans ses affaires. Il défit la fermeture éclair, et pâlit aussitôt : il y avait une araignée. Une grosse araignée poilue, comme l'anglais n'en avait jamais vu.
Ne sachant pas comment réagir, ne voulant pas tuer l'animal, ni le relâcher, et encore moins le toucher, Elliot commença à s'agiter, se retournant plusieurs fois. Il interpella un vieil homme, paniqué :

- Excusez-moi... Il y a une animalerie sur le trajet ? J-Je crois que... Il y a une araignée dans mon sac...

Mais on l'ignora complètement, ce qui l'agaça passablement. Paniqué, énervé, il pria pour que la demoiselle ne se décide pas à partir en ballade, refermant doucement son sac, lui laissant juste un petit espace pour que l'air rentre. Que faire maintenant ? Que faire ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Look • La panique m’envahissait rarement, j’étais considérée comme une personne mesurée et avec une bonne dose de sang-froid. Je savais gérer beaucoup de situations de crise mais seulement quand elles se trouvaient dans un périmètre restreint avec des paramètres que je pouvais contrôler.
Aujourd’hui ne faisait pas parti de ces situations-là.
La minuscule trace laissée par ma belle mygalomorphe se trouvait ténue et je ne pourrais certainement plus la trouver d’ici quelques minutes, je n’avais pas le choix, j’allais devoir sortir la moto bleue et partir à sa recherche dans les rues ; et avec tous les piétons que comptait Jung, ça promettait d’être encore plus difficile de se concentrer sur cette infime trace sans écraser quiconque.

Moi qui adore les défis, me voici bien servie…

Le temps étant compté maintenant, j’enfilais simplement un casque, une veste et des gants, pas le temps pour les bottes adaptées ou changer pour un pantalon plus épais. M’engager dans la circulation fut étonnamment facile mais il me fallut tourner en rond un moment pour retrouver le mince filet de fumée claire me montrant où je devais me rendre pour retrouver ma précieuse petite arachnide.
Et quelques litres de précieux carburant plus tard, je fis enfin le lien entre la trace un peu plus voyante et le bus faisant sa ronde habituelle.

« Comment as-tu pu te retrouver là-dedans ma jolie ? pensais-je »

Ce n’était pas le genre de place dans laquelle une mygale comme elle irait, maintenant restait à savoir si elle se cachait à l’intérieur sous un siège ou dans les essieux. Je n’avais qu’un moyen de vérifier et c’était de monter dans le bus pour le découvrir.
Roulant pour ainsi dire « comme une tarée » pour doubler le bus et atteindre le prochain arrêt, je manquais de renverser un de ces idiots de jeunes avec écouteurs vissés aux oreilles et nez plongé dans le smartphone. J’atteignis finalement le fameux arrêt et retirai mon casque, le bus eu à peine le temps d’ouvrir que je m’engouffrai à l’intérieur sous les cris du chauffeur me priant de prendre un ticket ou de au moins montrer mon titre de transport, mais au diable ses conneries car ma précieuse se trouvait juste ici.

Dans un sac sur les genoux d’un jeune homme.

Je ne pris pas le temps en présentation, je le pris par le bras pour l’emmener dehors avec moi. Je ne sentis pas de résistance particulière mais je tirai fort et lui-même ne devait pas comprendre.
Une fois dehors, le chauffeur en colère complètement mis de côté, je pris le sac de l’inconnu d’une manière absolument impolie puis je l’ouvris pour y découvrir ma jolie araignée au motif de squelette, bien cachée entre une trousse et un carnet.
Un soulagement immense s’empara de mon être et je récupérais la fugueuse sur mon gant.

« Alors ma belle, tu me fais faire des frayeurs ! lui dis-je avant de prendre conscience que je venais de brutaliser un innocent, le faire sortir d’un bus et lui avoir fait rencontrer une grosse araignée. Aussi offris-je un léger sourire désolé et lui tendit ma main sur laquelle il n’y avait pas d’araignée. Bonjour, je suis Ju Lan, la propriétaire de cette fugueuse-ci. Je suis navrée si j’ai été un peu brutale j’étais… Comment dire… Un peu paniquée de ne pas la retrouver. Si je peux faire quoi que ce soit, dîtes le, si on pouvait éviter d’aller jusqu’à la plainte ça m’arrangerait un peu… »

Comment dire qu’avec mon prêt, mon loyer et mon élevage, difficile de payer des dommages et intérêts.

Codage par Libella sur Graphiorum

L'anglais cherchait une solution avec une certaine nervosité, jetant parfois de rapides coups d’œil à l'araignée au fond du sac. Et si elle décidait de remonter ? Cela pourrait créer un vent de panique, et, à vrai dire, l'étudiant ne serait pas serein non plus. Déjà, il serait tenu responsable, vu que la bestiole sortait de son sac. Mais comment était elle arrivée là en premier lieu ? Pourquoi avait elle décidé de visiter son sac ? Que faisait une si grosse araignée dans le coin ? C'était pas sensé vivre ici ! Oh... Est-ce que cette araignée pouvait être dangereuse ? Elliot voulait pas trop l'avouer, mais il avait un peu peur quand même.
Son attention fut toutefois attirée par une moto doublant à toute vitesse le bus. Fronçant les sourcils avec un air désapprobateur, il songea que ce n'était vraiment pas prudent. Ce qui l'étonnait davantage, c'est qu'il ne semble pas y avoir de poursuivants... Peut-être cette personne était elle en retard pour le travail... Mais était ce nécessaire de prendre autant de risques ? Peut-être. Il était lui-même de nature impulsive, il faisait souvent des choses absurdes sous le coup de l'adrénaline. Fort heureusement, il n'avait pas de permis de conduire quoi que ce soit, ce qui faisait qu'il ne créerait au moins pas d'accident de la route.
Quand une personne à l'apparence androgyne -qui était en plus l'autre dingue à la moto- monta dans le véhicule sans passer par la case paiement, et se dirigea immédiatement vers lui, Elliot eut une montée de panique. Quelque chose qui le pousserait presque à mettre un coup de poing à cette personne et à partir en courant. Mais l'inconnu.e en question avait visiblement décidé de ne pas le laisser réfléchir, l'attrapant par le bras pour le faire descendre du bus. Malgré les protestations de l'anglais, l'étrange individu ne le lâcha que pour lui piquer son sac et l'ouvrir immédiatement, arrachant une expression outrée à Elliot. D'où se permettait iel de faire ça ?! Depuis quand les gens étaient ils aussi mal élevés ?!
Il comprit un peu mieux en voyant l'araignée grimper sur le gant de l'inconnu.e, roulant toutefois des yeux, pas prêt de pardonner aussi vite tout ce cirque. Il avait vraiment eu peur à cause de cette bestiole, et de saon propriétaire !

« Alors ma belle, tu me fais faire des frayeurs ! s'était exclamé.e l'autre sauvage, avant de se rendre compte de la présence de l'anglais, et de lui tendre sa main libre avec un léger sourire. Bonjour, je suis Ju Lan, la propriétaire de cette fugueuse-ci. Je suis navrée si j’ai été un peu brutale j’étais… Comment dire… Un peu paniquée de ne pas la retrouver. Si je peux faire quoi que ce soit, dîtes le, si on pouvait éviter d’aller jusqu’à la plainte ça m’arrangerait un peu… »

Et elle s'attendait à quoi ?! A ce qu'il réponde ''Enchanté Ju Lan, moi c'est Elliot, ravi de te rencontrer'' ?! En attendant, le bus était reparti, et lui il allait devoir attendre le suivant comme un con ! Bon, après, il n'irait pas jusqu'à la plainte. Les soucies financiers, en tant qu'étudiant, ça le connaissait déjà... De toute évidence, Elliot n'était pas aussi impitoyable qu'Alexander, qui aurait demandé réparation (si ça pouvait leur permettre de manger à leur faim, il ne se serait privé de rien).
Il fit une légère moue, se décidant finalement à serrer la main de la jeune femme, fixant toutefois l'araignée de manière mauvaise. Encore heureux qu'elle ne se soit pas enfuit du sac en plein milieu du trajet !

- Mais pourquoi elle s'est enfuit en premier lieu ?! Et pourquoi elle est allée dans mon sac ?! Vous avez eu de la chance qu'elle se sente un minimum confortable là-dedans, elle aurait pu s'enfuir en plein milieu du trajet et effrayer tout le monde ! Et puis ça va pas de doubler un bus en moto à cette vitesse ?! Vous auriez pu avoir un accident ! s'emporta l'anglais avec un air de vieux monsieur mi-fâché, mi-moralisateur, mi-inquiet.

Bon, plus de peur que de mal, si ce n'est que le jeune homme était profondément irrité à l'idée de devoir reprendre le bus. Les déplacements étaient toujours source d’anxiété pour lui. Il craignait juste de s'endormir, que quelqu'un d'autre reprenne le contrôle du corps, n'ait pas accès à ses souvenirs, et se retrouve perdu.e, incapable de savoir où iel est, ou où iel devait aller. Si c'était Alexander, il le savait plus ou moins capable de gérer, mais pour ce qui était d'Emily, de la possible autre personne qu'il suspectait d'être apparue, ou d'un fragment, il en doutait énormément.
Malheureusement, il ne pouvait pas faire part de ce genre d'inquiétude aux autres personnes autour. Il aurait été en confiance, le monde aurait été différent, il aurait demandé en compensation à Ju Lan de l'accompagner à l'endroit où il devait se rendre, il lui aurait donné le nom de l'arrêt, la destination, il lui aurait expliqué ses inquiétudes, et ainsi, tout aurait été plus simple. Mais c'était plus compliqué que ça. Il était terrifié à l'idée que des personnes sachent. Il ne pouvait que se sentir agacé, fatigué, et inquiet dans ce genre d'instants.
Toutefois, il avait choisit de ne pas épancher son amertume sur cette personne, quand bien même une part de lui en avait énormément envie. Il soupira, comme pour évacuer la frustration, déclarant :

- Sinon, moi c'est Elliot. Écoute, pour la compensation.., son regard parcourut le sol, pensif, Je ne saurais pas quoi demander. Ce qui me perturbe, c'est comment tu peux avoir une aussi grosse araignée... Et puis, maintenant que j'y pense, comment tu as pu savoir qu'elle était dans mon sac ?

La question venait tout juste de le frapper, l'émotion avait un peu altéré sa pensée, mais maintenant qu'il était lucide, ça lui semblait plus que louche. Au fond de lui, il connaissait déjà la réponse, et ça l'avait d'ailleurs plus inquiété qu'autre chose. Il devait se méfier. C'était probablement une surnaturelle. Dieu sait ce qu'elle pourrait faire ! Il se méfiait, mais ne voulait pas attaquer sans raison. Bien qu'il était fortement mal à l'aise. L'idée de côtoyer des non-humains le rendait nerveux, il ne pouvait qu'être sur ses gardes. Il n'était qu'humain, il ne devait jamais fermer les yeux. Se méfier, c'était augmenter ses chances de survie.

Codage par Libella sur Graphiorum

Look • Je ne m’attendais pas vraiment à ce genre de réaction en premier lieu, pourquoi s’était-elle enfuie ? Question facile, un vivarium ouvert pendant un lapse de temps trop long était un bon début pour cette histoire, pour le reste je ne savais pas vraiment mis à part qu’il s’agissait d’une suite de coïncidence malheureuses ; et encore, il parlait de peur mais ils auraient pu tomber sur une de mes espèces à très mauvais caractère -avec supplément venin dangereux- et là peu de chance d’échapper à la morsure, celle sur ma main était en revanche plutôt discrète et calme si vous n’étiez pas un ver ou un criquet ; il se trouvait justement que peu de ces insectes possédaient une carte de transport donc pas de soucis à se faire.
Cependant, qu’il pense une seconde à ma sécurité me fit hausser les sourcils. Ne devrait-il pas me préférer morte sur un trottoir plus loin ? Quoi que non, si j’avais eu un accident juste devant le bus, il aurait été à l’arrêt bien trop longtemps et m’aurait détesté encore plus, surtout que l’araignée aurait toujours été dans son sac…

Plus je l’écoutais, plus je me fis la réflexion qu’il n’était peut-être pas si hystérique qu’il en avait l’air au premier abord, il avait quand même eu le temps de réfléchir à la situation et de tenter de rationnaliser tout cela, ce que peu de monde aurait fait. Je l’observais un instant, et tout en passant un doigt sur l’abdomen de ma calme compagne mygalomorphe, je me décidais à lui répondre le plus honnêtement ; après ce qu’il venait de vivre, il méritait de comprendre la situation.

« Je suis une sorcière, de la lignée des potionneuses -ou potionnistes comme tu préfères-, je possède bien plus que des araignées, j’ai aussi des reptiles, des animaux aquatiques, des scorpions, des insectes, un hamster russe répondant au nom de Mocaccino et nous n’oublierons pas les axolotls ainsi que les escargots. Tout au long de leurs vies, ils me fournissent des ingrédients plus ou moins rares avec leurs mues ou sécrétions. Pour retrouver cette fugueuse, expliquais-je en pointant ladite fugueuse, j’ai simplement rajouté un peu de ses poils urticants à une potion de traçage et j’ai pu suivre la légère marque qu’elle a laissé dans l’air sur son passage. Voilà, tu sais tout. »

Bien, voilà une question de réglée, cependant, transporter ma belle amie à huit pattes allait se révéler difficile si je ne la sédatais pas, aussi après quelques secondes entre dix yeux -les huit siens et les deux miens- je la sentais se relâcher puis la fit glisser dans ma sacoche que j’avais pris soin de prendre. Restait que j’avais brutalisé un innocent et l’avait sorti de son bus, ma concentration devait maintenant revenir à lui, je le luis devais au moins le respect pour ne pas avoir fait de la bouillie avec mon amie soyeuse.

« Je suppose que tu dois aller quelque part, tu n’étais pas juste dans le bus par simple plaisir des transports en commun de Séoul, je parlais tout en faisant tournoyer les clés de ma moto autour de mon index, une habitude que j’avais dès qu’une clé était avec un porte clé qui s’y prêtait se retrouvait entre mes mains. Je t’emmène, considère que c’est un dédommagement pour ce que tu as subi, je t’offre même un tour dans un cookie shop ou un salon de thé si tu le souhaites, je te dois bien ça. »

Revenant vers mon véhicule sans regarder en arrière, je pris mon casque et le lui tendit pour qu’il le place sur sa propre tête. Être sur une moto sans casque était une expérience extra mais mieux valait connaître la personne avec laquelle vous montiez et lui faire confiance ; or dans le cas présent, il m’avait vu conduire comme une tarée et doubler un bus sans la moindre peur donc je pense que le niveau de confiance à propos de ma conduite devait friser le bitume à ras.

« Prend mon casque, dis-je tout en lui tendant ladite protection et en buvant ma fameuse potion pour rendre mon crâne plus dur que l’acier, je ne risquais pas de tomber de moi-même, mais à cause d’un autre idiot incapable de tenir la route, oui c’était possible. Je ne suis jamais tombée de ma moto mais je ne vais pas te proposer de monter sans t’équiper au moins la tête. Tu peux prendre ma veste aussi si tu le souhaites, en moto le vent force pas mal et on prend facilement des coups de froid. »

J’avais déjà conduit en sous-vêtement pour un pari mais il n’avait pas besoin de le savoir, autant lui prodiguer les informations.

« Donne moi juste l’adresse de ton point de chute, sinon on peut bien tourner en rond un moment mais l’essence coute chère de nos jours. »

Je m’emballais peut-être car il ne m’avait absolument pas dit s’il acceptait et je risquais de me faire envoyer bouler. Après j’avais le solution de lui faire oublier l’évènement mais ça prenait tant d’énergie…

Codage par Libella sur Graphiorum

Elliot n'était vraiment pas serein. Comment l'être ? Il avait toutes les raisons d'être anxieux. La situation sans considérer que la jeune femme puisse être une surnaturelle était déjà plus qu'inquiétante. L'anglais se sentait très mal à l'aise. Qu'allait il faire ? Et si jamais quelque chose faisait qu'il finissait... par ne plus être lui ? Il fixa l'araignée qui semblait relativement calme près de sa maîtresse, se demandant s'il ne pouvait pas finir shooté avec des médicaments au lieu de passer par de possibles angoisses. S'il ne gardait pas son calme, il craignait de tout simplement dissocier, sans savoir ce qui se passerait ensuite. Il fallait qu'il se contrôle, il le fallait absolument... Aussi un peu parce qu'il anticipait les maux de tête qui viendraient dans le processus, le fait d'être perdu, et potentiellement aussi prisonnier des émotions de ses alters. Autant dire que c'était des moments où il se sentait maudit. 

« Je suis une sorcière, de la lignée des potionneuses -ou potionnistes comme tu préfères-, je possède bien plus que des araignées, j’ai aussi des reptiles, des animaux aquatiques, des scorpions, des insectes, un hamster russe répondant au nom de Mocaccino et nous n’oublierons pas les axolotls ainsi que les escargots. Tout au long de leurs vies, ils me fournissent des ingrédients plus ou moins rares avec leurs mues ou sécrétions. Pour retrouver cette fugueuse, expliquais-je en pointant ladite fugueuse, j’ai simplement rajouté un peu de ses poils urticants à une potion de traçage et j’ai pu suivre la légère marque qu’elle a laissé dans l’air sur son passage. Voilà, tu sais tout. »

La liste des animaux de compagnie de la jeune femme faisait tourner la tête. Il en avait presque des frissons, tant il pouvait imaginer les mille et une manières de se faire tuer par toutes ces bestioles. Bien qu'elle ait seulement parlée de faire des potions grâce à elles, il avait envie de demander aussi si elle les avait dressées à tuer. C'était une sorcière, et Elliot s'imaginait déjà le pire à son propos. Elle ne lui avait rien fait pour le moment, mais s'il agissait de manière déplacée, elle pourrait bien jouer quelques tours, non ?
L'humain observa la sorcière sédater sa créature, silencieux, et plus tendu que jamais. Elle n'avait pas plaisanté, c'était véritablement une sorcière... Qu'est ce qu'elle allait faire ensuite ? Avec un peu de chance, elle le laisserait tranquille pour ne pas avoir écrasé son araignée...

« Je suppose que tu dois aller quelque part, tu n’étais pas juste dans le bus par simple plaisir des transports en commun de Séoul. Je t’emmène, considère que c’est un dédommagement pour ce que tu as subi, je t’offre même un tour dans un cookie shop ou un salon de thé si tu le souhaites, je te dois bien ça. »

Les paroles de Julan lui arrachèrent un rire nerveux. Bien sûr qu'il n'allait pas dans les transports par plaisir... La vie d'étudiant le rendait fatigué, et la fatigue pour lui, c'était plus compliqué, plus douloureux, plus dangereux, moins gérable : il était plus vulnérable, les autres partageant son corps aussi. Mais Elliot n'était pas nécessairement un garçon raisonnable, ce qui le rendait à même de repousser parfois un peu trop ses limites.
Sa proposition, il n'eut pas le temps d'y réfléchir que, déjà, elle lui tendait son casque de moto. Elle plaisantait ? Que faisait elle ? Il pensait sérieusement qu'il lui ferait confiance ? Lui, monter sur sa moto ?! Alors qu'elle conduisait n'importe comment ?! Pas question !

- Tu crois franchement que je vais-
« Prend mon casque, avait elle dit, lui tendant toujours le casque tout en buvant une potion que l'étudiant ne su comment décrire, Je ne suis jamais tombée de ma moto mais je ne vais pas te proposer de monter sans t’équiper au moins la tête. Tu peux prendre ma veste aussi si tu le souhaites, en moto le vent force pas mal et on prend facilement des coups de froid. »

Était-ce sensé le rassurer ? Il ne savait pas quoi en penser. Mais l'idée d'aller boire un thé... Bon sang, depuis combien de temps n'en avait il pas bu un comme en Angleterre ? Ça lui manquait terriblement, sa mère lui avait souvent faire du thé pour quand il revenait de cours, et ce jusqu'à avant qu'il ne parte pour Séoul... C'est à dire que même durant ses premières années à l'université, elle avait toujours attendu qu'il passe la porte pour lui proposer une tasse. Elle lui manquait aussi, parfois...
Il attrapa finalement le casque de Julan, se laissant piéger par l'appel de la théine. Cela l'empêcherait peut-être de tourner de l'oeil... Il avait besoin d'un requinquant. Et de toute évidence, l'alternative du cookie shop était inenvisageable, tant il craignait qu'Emily se sente attirée. C'était une gosse, et il ne voulait pas qu'elle vienne face à une sorcière. Il se faisait déjà du mouron à cause de l'histoire du "gentil magicien", alors...

« Donne moi juste l’adresse de ton point de chute, sinon on peut bien tourner en rond un moment mais l’essence coute chère de nos jours. »

Est-ce qu'il pouvait vraiment lui demander d'aller boire un thé ? Surtout boire un thé avec une... sorcière..? Ce simple fait le rebutait, il ne se sentait pas prêt à lui faire confiance. Mais de toute façon, même en se dépêchant, il n'arriverait pas à l'heure en cours. Détestant le simple fait d'être en retard, l'anglais songeait qu'il valait mieux ne pas y assister du tout plutôt que devoir s'expliquer auprès d'un professeur.

- Ce salon de thé dont tu parlais... On peut y aller ? Enfin, à condition que tu conduises sans doubler à pleine vitesse d'autres véhicules...

Il avait mis son casque, se demandant diable dans quelle genre de situation il s'embarquait encore. Est-ce qu'il était suicidaire ? Il n'en savait rien. Il avait toujours pris des risques, et plusieurs fois, ça lui avait joué des tours... Il se disait simplement qu'au point où il en était, il se demandait comment ça pouvait être pire...
Il était donc monté sur le véhicule derrière Julan, pas forcément serein. Qu'allait il se passer ? Est-ce qu'il allait finir dévoré par un énorme serpent que la sorcière ferait sortir de nul part ? Il n'avait pas forcément envie de mourir dans l'immédiat... De la même manière, il craignait encore que son esprit s'amuse. Mais comment le dire à la sorcière ? Bon, vu sa nature, elle avait dû voir des choses inhabituelles, donc au fond...

- Eh, si je me mets à parler bizarrement, ou à faire comme si je ne t'avais absolument jamais vu ne t'étonnes pas... Juste, si ça arrive, rappelle-moi que je devais aller en cours, à l'université de Séoul, ça suffira.

Il espérait qu'elle comprendrait que poser trop de questions serait malvenu. Il n'avait pas nécessairement envie de jouer l'animal de cirque. Même les psychologues et psychiatres qu'il avait fréquenté passé sa quinzième année l'avaient souvent plus vus comme un cas curieux, un freaks, un espèce de monstre à plusieurs visages. A noter que nombre d'eux n'avaient même pas eu la géniale idée de s'adapter aux alters, même si ça, l'anglais l'avait appris beaucoup plus tard. Ce n'était pas comme s'il pouvait vraiment bien communiquer avec ses "colocataires de corps"... Il y avait des périodes où ils s'échangeait des tours, où tout était bien organisé, bien rangé, mais ces périodes étaient encore relativement rares.

Codage par Libella sur Graphiorum

Look • Je ne pris pas la peine de lui expliquer que si je conduisais à pleine vitesse -comme une tarée diraient certains- c’était justement pour les rattraper parce qu’une araignée de cette envergure en liberté, était dangereuse pour les autres que pour elle-même. Enfin, il pourrait se douter que si je possédais toujours mon permis c’était peut-être parce que je conduisais plutôt bien habituellement, quoique dans sa petite tête, peut-être qu’il pensait que je soudoyais les policiers ou que même les agents de circulations étaient des créatures et donc que tout le monde s’arrangeait comme il le pouvait… Cela dit, ça aurait été bien plus simple ainsi, si on pouvait éviter les amendes pour stationnement abusif avec du troc d’ingrédient ou de potions ça se saurait et j’en abuserais certainement depuis longtemps !

J’enfourchais mon véhicule bleu, fit ronronner doucement le moteur, pas trop fort pour ne pas effrayer le jeune homme dans mon dos mais un peu quand même parce que malgré tout, j’avais envie de lui prouver que la bête qu’il avait entre les cuisses étaient très puissante mais que je savais la contrôler parfaitement. Juste avant que je ne démarre, il expliqua rapidement que s’il se mettait à divaguer, je devais le ramener à l’université sans plus. Oh génial, je discutais rarement avec des personnes ayant des soucis psychiatriques, cela me fascinait d’ailleurs beaucoup car même les potions ne savaient guérir les pathologies de l’esprit aussi complexe. Finalement, cette petite nature était peut-être plus intéressante que je ne l’avais cru au premier abord.

M’engager dans la circulation ne fut pas bien difficile et j’aurai pu zigzaguer pour aller plus vite, dans le but justement de rejoindre le salon de thé en quelques minutes, mais non, au lieu de cela je pris mon temps, marquais les arrêts et fit très attention aux distances de sécurité. Il fallait dire que la personne dans mon dos se crispait au moindre tout petit écart, il n’était donc pas bien difficile de rester dans les clous et j’avais à présent l’impression d’être revenu au jour du passage de mon permis, avec un inspecteur jaugeant chacun de mes petits gestes.
A la suite de longues minutes, nous arriva=âmes finalement au salon de thé que j’avais mentionné, je commençais seulement à faire réellement abstraction des crispations soudaines sur ma taille, j’avais eu la sensation d’avoir des spasmes, certains pouvaient trouver ça agréable mais de mon point de vue ça n’était pas une sensation impérissable.

« Nous voilà arrivés, fis-je remarquer en coupant le moteur de ma belle moto bleue, posant la béquille et enfin récupérant mon casque des mains du jeune homme. Rassure-moi, je ne t’ai pas trop secoué ? J’ai fait très attention et je n’ai grillé aucun feu rouge ni aucun stop et j’ai à peine dépassé les limitations. »

Je disais ça avec une certaine fierté mais aussi de l’agacement, Je savais gérer mon engin que diable ! Je lui fis signe d’entrer dans le salon de thé à ma suite. Sans dire que j’y avais mes habitudes, je passais de temps en temps par ici pour me rafraichir ou me réchauffer suivant le temps. Le lieu possédait une décoration à la fois industrielle du style steampunk et un côté cosy et chaleureux avec les chaises recouvertes de coussins moelleux. Curieux mélange certainement non approuvé par les fashionistas mais qui pour les personnes lambda telles que moi, était simplement sympathique. Je m’installais à une table dans un coin, pas éloigné des autres personnes pour autant, mais juste un petit endroit d’où les bruits parvenaient de manière étouffée.

« Prend ce que tu veux, lui dis-je en désignant la carte des boissons et des accompagnements, je te dois bien ça. D’ailleurs tu allais où avant que je ne te force à sortir du bus ? Tu peux ne pas me répondre, je comprendrai d’ailleurs que tu ne le fasses pas puisque je suis justement la folle qui t’a sorti d’un bus d’une manière tout sauf douce et gentille. »

Je n’étais pas spécialement connue pour ma douceur d’ailleurs, mais ça il avait dû le comprendre seul.

Codage par Libella sur Graphiorum